CAISSE D’ÉPARGNE Bretagne Pays de la Loire // Gildas GLÉRON, Directeur du Centre d’Affaires de la Mayenne
Spécialité : Digital
Les « Smart Audits » de l’Icam
L’Icam Ouest, école d’ingénieurs pluridisciplinaires basée à la Roche-Yon, Nantes et Vannes, est connue et reconnue pour les liens forts qu’elle développe avec les industriels (lire à ce sujet l’interview de Rémi Chevret, chargé de relation / services aux entreprises et ambassadeur de l’Icam Ouest, ndlr). L’école, déjà très investie dans French Fab Challenge, a une nouvelle fois fait preuve d’inventivité, en proposant aux entreprises des Pays de la Loire un nouveau format d’accompagnement agile : les « Smart Audits ».
Gratuit et sans engagement, ces « Smart Audits » ont été pensés pour accompagner les industriels dans l’identification de pistes d’amélioration orientées industrie du futur en 3 étapes clés :
- Un audit sur place, au sein même de l’entreprise
- Une analyse avec les experts de l’Icam
- Une restitution, avec mise en lumière des leviers majeurs
De février à juin 2021, Nathan GUILLOTEAU et Hugo DROUET, 2 ingénieurs par apprentissage formés à l’Icam Vendée , ont ainsi parcouru les Pays de la Loire et réalisé un total de 16 « Smart Audits », dans des entreprises telles que Selva, Serma Anjou, Sepro, Monroc etc… !
Les 16 entreprises accompagnées ont pu bénéficier d’un œil neuf, grâce à des échanges constructifs orientés Industrie du Futur, sur la conception des produits et process, les opérations de fabrication, la dimension humaine, l’écologie… et surtout, elles ont pu profiter de restitutions identifiant les points forts et les pistes d’évolution potentielles !
Une première saison au bilan plus que positif… On attend avec impatience la prochaine qui devrait avoir lieu en février 2022, en faisant évoluer le dispositif et en lien étroit avec les partenaires tels que Solutions&co, la CCI et l’UIMM !
En attendant, des témoignages d’entreprises, telles que TFCM (sous-traitant en tôlerie industrielle basé à Damvix – 85) engagées avec l’Icam Vendée dans des processus d’intégration de cobot, ont eu lieu à Proxinnov vendredi 17 septembre dernier.
L’innovation au service de convictionsMichèle Potard, gérante de VMI (Ventilairsec Group), fait partie de ces figures que l’on peut qualifier de remarquables. Remarquable d’abord par le combat qu’elle mène avec conviction depuis des années pour une meilleure qualité de l’air dans nos habitats. Remarquable ensuite par les nombreux investissements qu’elle réalise avec ses équipes au service de ce combat. Remarquable, enfin, car elle compte parmi ces femmes encore trop peu nombreuses à la tête d’une entreprise industrielle, qu’elle dirige avec intelligence et bienveillance. Le point commun à tout ça ? L’innovation, sous toutes ses formes, qu’elle active en grande partie grâce à tous les leviers offerts par les acteurs régionaux du développement économique.
Rencontre avec cette chef d’entreprise passionnée et passionnante !
Pouvez-vous nous présenter votre entreprise, VMI, et sa raison d’être ?
Michèle Potard : VMI est une société née en 1986, spécialisée dans les systèmes de ventilation mécanique par insufflation (VMI), installée à Couëron, que j’ai la chance de diriger depuis 2006. Notre mission est on ne peut plus claire : offrir la meilleure qualité d’air intérieur aux habitants. Mais ce qui peut paraître simple aux premiers abords est en réalité extrêmement complexe ! Depuis des années, notre pays travaille à l’étanchéité et l’isolation des habitations, pour réaliser des économies d’énergie. D’un point de vue écologique c’est évidemment une très bonne chose. Mais on a simplement oublié un facteur de taille dans l’équation : à force d’isoler et d’étanchéifier les bâtiments, l’air intérieur ne se renouvelle pas suffisamment. Ainsi, la concentration de polluants dans les pièces de vie augmente et les conséquences sur la santé des habitants sont désastreuses : asthme, problèmes respiratoires…
La nécessité de renouveler l’air a été très fortement mise en valeur avec la COVID-19. Chez VMI, cela fait 35 ans que l’on se bat pour cette cause.
Vous parlez d’un combat, pourquoi ce terme ?
Michèle Potard : Parce que nous combattons réellement la dégradation de la qualité de l’air intérieur ! (Michèle Potard a d’ailleurs reçu la médaille de la légion d’honneur pour ce combat, ndlr). Depuis des années, les recherches scientifiques ont clairement démontré les conséquences sanitaires d’un renouvellement insuffisant de l’air sont plus qu’inquiétantes et qu’il faut agir en conséquence. Le coût sanitaire est énorme et pourtant, peu d’entre nous le sait : 19 milliards de dépenses de santé seraient liées à la pollution atmosphérique en intérieur. D’où l’urgence de bien renouveler l’air dans nos maisons en maîtrisant la quantité et la qualité !
Il n’est évidemment pas question d’opposer enjeu écologique et santé, le débat n’est pas là. Nous sommes d’ailleurs un acteur de la transition énergétique.
Mais il est en revanche nécessaire de proposer aux Français des solutions efficaces, et de combattre les nombreux préjugés autour des dépenses énergétiques liées à la ventilation. Qu’on se le dise, elles sont clairement en deçà de celles provoquées par nos ordinateurs !
Nous nous battons aussi contre l’immobilisme de la réglementation qui régit le secteur de la ventilation : elle date de 1982, sur la base d’études qui elles datent… d’avant-guerre !! Ce n’est plus possible. La règlementation doit être basée sur des exigences de performances de qualité de l’air.
Comment VMI arrive à résoudre l’équation Qualité de l’air x économies d’énergie ?
Michèle Potard : On utilise une arme terriblement efficace : l’innovation ! Plus sérieusement, ce sont des années d’investissement en R&D et une équipe de collaborateurs passionnés innovant au quotidien qui nous permettent aujourd’hui de proposer des solutions à l’efficacité prouvée. Par rapport à la traditionnelle VMC bien connue du grand public, la Ventilation Mécanique par Insufflation permet non seulement de renouveler l’air par l’apport d’air neuf, mais traite également cet air entrant, en le filtrant pour en supprimer les sources de pollution atmosphérique : particules fines, pollens, moisissures… Cet air « purifié » est ensuite insufflé à l’intérieur des habitats, réduisant considérablement les risques sanitaires.
Du fait que l’on maîtrise l’air entrant dans le logement, contrairement à la traditionnelle VMC, nous pouvons proposer à nos clients des solutions de préchauffage/rafraichissement de l’air en utilisant les énergies renouvelables ! Nous travaillons également chaque jour à optimiser la consommation énergétique de nos systèmes, en régulant le taux de renouvellement d’air au juste besoin. En effet, nos capteurs vont suivre, en instantanée, l’évolution du taux de CO2 et d’humidité ainsi que la température d’air et renvoyer l’information à la VMI qui va ajuster le débit d’air en fonction, en utilisant des algorithmes développés par notre équipe R&D. Par exemple, notre système s’adapte au rythme de vie des habitants : si vous recevez du monde à la maison, il renforcera son action, a contrario, il la diminuera en journée, quand tout le monde est au travail ou à l’école ! Nous étudions aussi activement des solutions de couplage ventilation / chauffage pour optimiser la consommation globale. Bref, nous innovons en permanence !
VMI est une PME de 37 personnes. Comment trouvez-vous les moyens d’innover autant ?
Michèle Potard : Nous avons toujours été et serons toujours une entreprise qui place l’innovation au cœur de sa stratégie. L’innovation, ce n’est pas uniquement une question de moyens, c’est avant tout un état d’esprit et des convictions. Nous avons fait le pari de créer un service R&D qui comprend aujourd’hui autant de collaborateurs qu’en production, parce que nous étions convaincus de la nécessité d’investir pour cet enjeu de société. Pari gagnant car aujourd’hui, nous connaissons une croissance à deux chiffres. Sur la question des moyens ensuite, nous nous appuyons vraiment sur l’accompagnement des acteurs du développement économique régionaux : la BPI notamment, mais aussi Solutions&co, l’agence de développement économique des Pays de la Loire et le Réseau de Développement de l’Innovation de la région. BPI Excellence nous accompagne depuis plus de 5 ans maintenant et nous faisons partie du programme d’accélération sur la transition énergétique, qui comme son nom l’indique, nous a réellement permis d’accélérer !
C’est dans ce cadre notamment que nous avons découvert le dispositif VTE (ndlr : VTE pour Volontariat Territorial en Entreprise. Pour plus d’information sur ce dispositif, rendez-vous ici : attirez et recrutez des jeunes talentueux grâce au VTE ! ) et plus particulièrement le VTE Vert. Cela nous a permis de recruter Arnaud, un jeune diplômé talentueux qui chaque jour contribue à la mission de VMI, en expérimentant nos systèmes dans les crèches et les écoles. Grâce au dispositif VTE nous avons aussi pu garder Nicolas à nos côtés une année de plus. Arrivé il y a 2 ans et demi chez nous en alternance, à la suite d’une reconversion, Nicolas pilote aujourd’hui toute la partie industrialisation / production. Des missions à forte responsabilité confiées à des jeunes impliqués et motivés, qui nous aident à avancer plus vite, plus loin.
La Région Pays de la Loire soutient vraiment et concrètement le monde économique et industriel : la valorisation très forte du dispositif national VTE ou encore de French Fab Challenge en est une des preuves. Je recommande sincèrement cette expérience à toutes les TPE / PME qui cherchent à innover, ou tout simplement à progresser. Si au départ, confier des missions stratégiques à des jeunes moins expérimentés peut faire peur, on en ressort finalement tous grandis : le volontaire d’abord, pour l’incroyable expérience qu’il en retire, mais indéniablement l’entreprise aussi, par l’apport d’un regard neuf et différent.
Industriels en Pays de la Loire : innovez avec l’ICAML’ICAM, école d’ingénieurs plurisdisciplinaires, est connue pour les liens très forts qu’elle tisse avec les entreprises, partout où elle est implantée sur le territoire. Sa mission : former des ingénieurs ouverts à toutes les sciences de l’ingénierie, dotés d’habilités multiples et animés par des valeurs humaines fortes, leur permettant de s’adapter très facilement dans des environnements multiples. Un défi de taille que l’ICAM relève pourtant haut la main : chaque année, de jeunes ingénieurs ouverts, conscients et engagés deviennent des hommes et des femmes clés au sein d’industries du territoire. Le secret de l’école : multiplier les terrains d’expérimentation, immerger au maximum les étudiants dans le monde industriel et leur permettre de relever des challenges réels et innovants au service des entreprises du territoire.
Rémi Chevret, chargé de relation / services aux entreprises et ambassadeur de l’ICAM Ouest (Nantes, La Roche-sur-Yon et Vannes) nous explique.
Quels types de projets mettez-vous en place avec les industriels du territoire ?
Rémi Chevret : Notre accompagnement auprès des industriel est protéiforme. De la mise en place de projets collaboratifs innovants aux smart audits, en passant par la formation de leurs collaborateurs ou la mise à disposition de moyens humains, techniques, et technologiques, nous proposons des ressources uniques en fonction des problématiques rencontrées. Notre objectif est double : être un partenaire de la performance industrielle des PME, tout en ouvrant les portes du monde de l’entreprise à nos élèves.
Quels types de challenges proposez-vous dans la dynamique French Fab Challenge ?
Rémi Chevret : Nous proposons des challenges tout au long de l’année, selon des formats qui n’ont rien de figé : nombre d’élèves, durée, thématiques travaillées… seules comptent l’expérience vécue pour nos étudiants et les solutions apportées aux entreprises participantes. Et ça marche ! Chaque année, nous accompagnons entre 100 et 150 entreprises, quelle que soit leur taille (TPE, PME, PMI, startups, grands groupes…) et quel que soit le domaine de réflexion (low tech, économie circulaire, automatismes et procédés, énergies…). Nos étudiants, pilotés par les techniciens, les ingénieurs et les docteurs de l’ICAM, accompagnent ainsi concrètement les entreprises dans leurs évolutions : pour certaines, en impulsant un pas de côté, pour d’autres en leur permettant de bénéficier d’un regard neuf et innovant et, pour nombre d’entre elles, en mettant des projets concrets en place !
Des exemples de challenges relevés avec vos étudiants à nous citer ?
Rémi Chevret : Il y en a tellement ! Je pense à Trioworld pour qui nous avons travaillé sur un projet de simplification du processus de recyclage, avec de super résultats ! Sodistra évidemment, spécialisée dans les solutions isothermes pour le traitement et la ventilation d’air, pour qui nous avons mis au point un outil 3D de modélisation thermique et mécanique pour la mise en place de modèles de prévision, dans le but de capter de nouveaux marchés. Nous accompagnons aussi plein de startups. Par exemple, Berny, le premier service clé en main d’emballages réutilisables, MyBacchus, la startup nantaise Winetech… Des challenges passionnants et stimulants par leur diversité et leurs enjeux, tant pour nos étudiants, que pour les entreprises accompagnées !
Pour vous et l’ICAM, quelle est la définition d’un bon ingénieur ?
Rémi Chevret : Un ingénieur c’est avant tout un professionnel ayant des appétences et des compétences techniques et humaines pour résoudre des problèmes divers et apporter des solutions à des enjeux sociétaux et économiques. Et le bon ingénieur, c’est surtout celui ou celle qui est doté(e) d’une capacité d’adaptation et de résilience très développée. Les évolutions sont tellement nombreuses et rapides qu’il faut avoir suffisamment de compétences humaines pour savoir s’y adapter et y apporter des réponses pertinentes.
La théorie ou la technique ne peuvent, à elles-seules, préparer nos étudiants à cet univers mouvant. Le terrain et l’expérimentation en conditions réelles représentent alors la méthode la plus efficace. À l’ICAM, cela commence d’abord par des projets qui n’ont pas de liens directs avec l’ingénierie mais qui ont une forte dimension humaine : la réalisation d’actions sociales, humanitaires et solidaires fait partie intégrante du parcours. Viennent ensuite des stages obligatoires en production : nos étudiants, avant de prétendre pouvoir devenir ingénieurs, doivent d’abord comprendre ce qu’est réellement le travail en usine. Viennent enfin les projets encadrés et collectifs. C’est là où les liens les plus forts se créent avec les entreprises, à l’occasion de projets souvent innovants, toujours gagnant / gagnant.
Gautier, un French Faber dans l’âme !
Gautier, c’est français et c’est sacré ! En témoignent la détermination et la persévérance de toute la famille pour faire vivre et développer l’entreprise depuis 1960, année de création de la marque par l’oncle et le père de l’actuel directeur général, David Soulard*. Une détermination aujourd’hui récompensée : plus de 800 collaborateurs, 125 millions d’euros de chiffres d’affaires, des produits exportés dans plus de 65 pays… le succès des meubles Gautier n’est plus à prouver ! Rencontre avec David Soulard, ambassadeur de la French Fab en Pays de la Loire et fervent acteur du Made in France.
« C’est beau quand c’est fait en France », « Meublez-vous français » … voici les premiers mots que l’on lit lorsqu’on arrive sur votre site Internet. Le made in France, c’est le positionnement de Gautier ?
David Soulard : C’est bien plus qu’un positionnement, c’est l’ADN de Gautier ! Nous sommes des ébénistes industriels qui fabriquons nos meubles avec passion dans nos 3 usines situées dans le bocage Vendéen. Même nos partenaires sont en grande partie des locaux et nous aimons à dire que nous sommes « des assembleurs de savoir-faire de proximité ». Nous avons opté pour cette stratégie depuis des années, même quand ce n’était pas à la mode. Pour notre entreprise, c’est gage de qualité, de proximité clients, et d’éco-responsabilité.
La crise du coronavirus a démontré toutes les faiblesses d’un système industriel trop fragmenté et a provoqué de nombreuses envies de relocalisation en France. J’en suis le premier ambassadeur et pourrais vous en démontrer les multiples vertus. Dernier exemple en date : la pénurie de bois. Grâce à nos relations de proximité et notre ancrage très local, nous avons pu continuer à produire, sans pâtir du manque de matières premières, en maintenant notre réactivité. C’est dans ces moments-là que nous sommes fiers d’avoir su maintenir notre outil industriel en France.
Côté business, c’est facile le Made in France ?
David Soulard : Oh que non ! Il faut une sacrée dose de convictions, d’investissements et l’adhésion de tout notre collectif de collaborateurs pour réussir à en faire un véritable atout différenciant. Même si aujourd’hui cela correspond aux aspirations des consommateurs, primo ce n’était pas le cas hier, et deuxio, il faut réussir à trouver le bon rapport qualité / origine / prix de marché. Et pour cela, la clé, c’est l’innovation. L’innovation à tous les niveaux ! Que ce soit la digitalisation de nos usines, l’éco-conception de nos produits, l’éco-responsabilité, et bien sûr, un management innovant et bienveillant.
Vous avez accepté d’être ambassadeur de la French Fab en Pays de la Loire. Pourquoi ?
David Soulard : Tout simplement parce que la French Fab est un excellent porte-drapeau de notre industrie à la française, et à plus d’un titre. D’abord, elle accompagne les acteurs industriels français dans le nécessaire virage stratégique à emprunter pour rester compétitifs et attractifs : la relocalisation en France par exemple, mais aussi la digitalisation de nos usines ou encore l’urgence d’adopter une démarche éco-responsable. À l’étranger, le label French Fab est aussi une caution de poids : l’origine française rassure et contribue à la préférence de marque. La French Fab est donc une formidable dynamique, en phase avec les valeurs de Gautier et à laquelle je suis heureux de contribuer.
Et quelles sont les actions concrètes mises en place par la French Fab Pays de la Loire au profit des industriels de la région ?
David Soulard : Ça se matérialise de bien des manières. Par exemple, tous les 2 mois, nous organisons avec Solutions&co, l’agence de développement économique des Pays de la Loire et d’autres « fabers » des petits déjeuners sur des thématiques précises, comme la cybersécurité. Ces temps d’échanges sont précieux car ils permettent, au-delà d’acquérir de nouvelles connaissances / compétences, de partager nos problématiques, d’y trouver des solutions collectives et donc, de nous enrichir mutuellement.
Plus événementiel, nous avons réuni les French fabers des Pays de la Loire en octobre dernier aux Sables d’Olonne, à l’occasion du Vendée Globe. Une journée unique pour apprendre à mieux se connaître entre industriels de la région, faciliter le travail en commun mais aussi réfléchir de concert avec le Coq rouge de la French Tech, avec lequel il est indispensable que nous créions des synergies.
Et en parlant de synergies, il y aussi French Fab Challenge, une exclusivité French Fab des Pays de la Loire ! Cette dynamique a été mise en place pour faire se rapprocher industriels et étudiants, les talents de demain. Elle permet d’infuser au maximum la culture de l’innovation au sein de l’industrie française, mais aussi de travailler notre marque employeur auprès des jeunes. Et à mon sens, il y a une seule direction à prendre pour rendre l’industrie attractive à leurs yeux : les immerger dans notre univers. French Fab Challenge le permet et j’encourage toutes les PME industrielles à y participer ! D’autres voies existent aussi, comme l’apprentissage, les stages ou encore le dispositif VTE. Chez Gautier, nous avons une forte culture de l’alternance, avec un goût très prononcé pour la transmission de nos savoir-faire à la nouvelle génération. Nos portes sont grandes ouvertes !
* Pour découvrir cette success story familiale, rdv sur ce super article de BPI France.
Le champion français de la machine-outil fait son French Fab Challenge !GYS est ce qu’on appelle une pépite industrielle. Leader technologique mondial dans le domaine électronique, le spécialiste de la machine-outil fabrique depuis la Mayenne des équipements de soudage, des chargeurs de batteries ou encore des équipements de réparation de carrosserie pour les plus grandes entreprises du monde, dans plus de 130 pays.
Dernier succès en date : la signature d’un 2ème accord d’homologation avec Tesla, le géant américain des véhicules électriques. Quel est donc le secret de la réussite exceptionnelle de cet industriel ? Innover, innover et encore innover. Bruno Bouygues, PDG de GYS, nous raconte pourquoi le dispositif French Fab Challenge est selon lui, un très bon outil d’innovation… et pas que ! Interview.
En janvier 2021, vous avez participé au dernier French Fab Challenge proposé par l’Institut Laval Arts et Métiers, le Challenge MAYAM Time to Concept. Pourquoi vouliez-vous vivre cette expérience ?
Bruno Bouygues : en Mayenne, nous avons la chance d’être entourés par des référents mondiaux de la Réalité Virtuelle et de la Réalité Augmentée, deux technologies qui m’intéressent particulièrement. Participer au French Fab Challenge de l’institut Laval Arts et Métiers était une super opportunité pour m’y initier. Si GYS connaît aujourd’hui un tel succès, c’est en grande partie parce que nous investissons continuellement en R&D. Nous avons franchi ces deux dernières années des étapes technologiques majeures, en très peu de temps, qui nous positionnent comme leader mondial auprès des plus grands donneurs d’ordre. Mais bien loin de nous l’idée de nous reposer sur nos acquis ! Il est indispensable d’innover chaque jour, en restant en veille sur les technologies d’avenir. Les réalités virtuelle et augmentée en font partie.
Ce French Fab Challenge était aussi une occasion – encore trop rare – de rencontrer les étudiants, nos talents de demain. Ces moments de partage sont essentiels pour leur faire découvrir ce qu’est réellement l’industrie et leur donner envie de s’y épanouir.
Les solutions proposées par les étudiants de l’institut Laval Arts & Métiers étaient-elles à la hauteur de vos attentes ?
Bruno Bouygues : Tout à fait ! Avant même de parler de la qualité des solutions, j’ai vraiment apprécié les différentes étapes qui ont conduit les étudiants à faire leurs propositions : une méthode agile, en mode accéléré, qui permet aux étudiants de passer de l’idée au prototype de solutions pertinentes en une semaine seulement ! Immersion dans notre entreprise, brainstorming cadré, échanges sur les différents territoires d’expérimentation possibles… J’ai pu choisir deux sujets de travail parmi tous les axes évoqués par mon équipe d’étudiants et leur référent.
Une problématique très concrète d’abord, orientée marketing : comment s’appuyer sur les technologies de Réalités Virtuelle ou Augmentée pour présenter nos usines ? Les étudiants m’ont proposé différentes alternatives très intéressantes, allant de la visite 3D à une véritable expérience en Réalité Virtuelle.
Mais ils ont aussi planché sur un levier de développement très stratégique pour notre entreprise : comment saisir les opportunités offertes par ces hautes technologies pour mettre en place un système de SAV à distance des machines-outils GYS, et ce avec une expérience similaire proposée aux 4 coins de la planète ? Et là, le terrain de jeu est illimité… c’est passionnant !
Quel regard ont porté les étudiants sur votre entreprise ?
Bruno Bouygues : Je crois qu’ils étaient loin de s’imaginer ce qu’ils allaient découvrir derrière les portes de nos usines ! Une entreprise verticalement intégrée, avec des machines intelligentes connectées dans le monde entier… en d’autres termes des bijoux de technologie ! Après des années dans le milieu industriel, je continue personnellement d’être fasciné par cet univers innovant, en perpétuel mouvement… alors j’ai pris beaucoup de plaisir à voir les yeux de ces étudiants en réalité virtuelle s’éblouir lorsqu’ils se sont immergés dans notre réalité industrielle !
Il existe un biais cognitif très fort au sujet de l’industrie, qui crée une distorsion de son image auprès des non-initiés. Pour moi, c’est lié à une transformation qui s’est opérée à 2 vitesses. Tandis que nos univers personnels se sont modernisés à vitesse grand V, la digitalisation du monde industriel a elle était plus lente à se produire.
« Mais aujourd’hui, nos usines se sont mises à l’heure de l’industrie 4.0, et ont largement dépassé les interactions vécues dans notre vie de tous les jours ! Robotique, électronique, machine learning… c’est ça le quotidien des industries ! »
La croissance continue de GYS génère des besoins très forts en termes de recrutement, pas toujours comblés. Faire votre French Fab Challenge était-il aussi un moyen de le faire savoir ?
Bruno Bouygues : La dynamique French Fab toute entière a été pensée pour valoriser le monde industriel auprès des jeunes générations. Lors du French Fab Tour (une tournée de 60 dates dans toute la France qui a eu lieu en 2019, destinée à promouvoir l’industrie, susciter des vocations et proposer des offres d’emploi, ndlr), nous avons invité de nombreux étudiants et jeunes diplômés à venir visiter nos usines et relayé l’opération sur les réseaux sociaux. Résultat : nous avons reçu près de 250 candidatures !
French Fab Challenge, c’est exactement la même mécanique ! En initiant vraiment les jeunes à l’industrie, en leur démontrant qu’ils peuvent participer à la mise en œuvre de projets collectifs et grandioses, qu’ils peuvent contribuer à inventer les solutions d’avenir nécessaires aux enjeux de durabilité, ou encore qu’ils peuvent s’épanouir dans des carrières à dimension internationale… il y a fort à parier que les candidatures vont se multiplier. Ouvrons nos usines !
L’industrie, un terrain de jeu incroyable pour les futurs talentsIl est un challenge quasi impossible à relever : présenter Simon Richir, Professeur à l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers à Laval, en seulement quelques lignes ! Il est l’un des pionniers et des chercheurs les plus reconnus dans le domaine de la Réalité Virtuelle et ses applications concrètes, en France comme à l’international. Il est aussi Directeur Délégué de l’Institut Laval Arts et Métiers, Directeur Scientifique de Laval Virtual, Titulaire de la chaire Time to concept…
Mais s’il faut choisir un seul adjectif pour le décrire, la tâche devient plus aisée : passionné ! Passionné par la Réalité Virtuelle, passionné de la pédagogie par projets, passionné par le monde industriel… Ces différents domaines de prédilection, il les conjugue pour les mettre, avec pédagogie et convictions, au service de la formation de ses étudiants. Interview.
Au-delà de votre statut de référent mondial de la Réalité Virtuelle, peut-on dire que votre parcours est jalonné par la création de dispositifs pédagogiques innovants ?
Simon Richir : J’ai effectivement eu la chance de créer de nombreux masters dans le domaine du management des technologies virtuelles et interactives, soit à l’Université d’Angers, soit à l’Institut Laval Arts et Métiers. Tous ont pour point commun la pédagogie par projets. Je suis convaincu que l’expérimentation, l’expérience in situ, l’apprentissage de la théorie par la pratique sont les meilleurs moyens de préparer nos étudiants au monde du travail, et de faire coïncider leurs compétences avec le besoin réel des industries. Pour exemple, le Master Management des Technologies Interactives 3D (MTI 3D) que j’enseigne à mes étudiants à l’Institut Laval Arts et Métiers, propose en 2 ans pas moins de 11 projets et 11 mois de stage. Et ce type de pédagogie donne évidemment naissance à la création de nombreux dispositifs ! Les challenges étudiants /entreprises en font partie.
Parmi ces 11 projets, quelle est la place des French Fab Challenge ?
Simon Richir : Nous proposons 2 types de French Fab Challenge aux entreprises industrielles. Avec nos étudiants de M1, nous réalisons le Challenge Compétences, en partenariat avec Laval Mayenne Technopole. L’objectif est de résoudre des problématiques très concrètes rencontrées par les PMI grâce aux compétences de nos étudiants dans les domaines de la Réalité Virtuelle, de l’Intelligence Artificielle et autres technologies virtuelles et interactives. Avec nos étudiants de M2, nous proposons un French Fab Challenge intitulé MAYAM Time to Concept (MAYAM pour MAYenne Arts et Métiers, Time to Concept en référence à la Chaire dont Simon Richir est titulaire, ndlr).
Avec ce challenge, les intérêts pour les industriels sont aussi nombreux : consacrer une semaine à des sujets plus prospectifs et bénéficier du regard créatif et innovant de nos étudiants, pour imaginer des scenarii de développement à forte valeur stratégique.
Des exemples concrets de solutions préconisées par vos étudiants aux entreprises participantes ?
Simon Richir : J’en aurais des dizaines à vous donner ! Parmi les plus récents, il y a GYS, entreprise remarquable de la Mayenne, leader technologique mondial dans le domaine de l’électronique. Bruno Bouygues, PDG de GYS, a participé à la dernière édition du Challenge MAYAM Time To Concept.
Après avoir visité l’entreprise – une expérience d’ailleurs inédite pour nos étudiants, tant GYS est une vitrine de l’industrie du futur – l’équipe dédiée formée d’étudiants et leur référent (un enseignant chercheur ou un ingénieur de recherche) ont travaillé sur 2 sujets spécifiques. L’un, plus marketing, concernait le développement d’une visite 3D de l’entreprise. L’autre, plus prospectif, proposait un système de SAV virtuel à distance pour les machines de GYS dans le monde entier. Un French Fab Challenge à forte valeur ajoutée pour Bruno Bouygues !
Parmi les exemples plus anciens qui m’ont particulièrement marqué, je pense aux carrières du Groupe Pigeon. Les étudiants avaient prototypé différents dispositifs, l’un pour optimiser le trajet des camions dans l’une des carrières, à l’aide des technologies virtuelles. L’autre, là aussi plus prospectif, proposait une simulation virtuelle de ce que serait la carrière dans 100 ans, à la fin de son exploitation. Un super outil pour les municipalités, pour montrer ce que le partenariat avec le Groupe Pigeon laisserait comme empreinte sur le territoire (en l’occurrence, une base nautique).
Ces projets fictifs ont sensibilisé le Groupe Pigeon à la Réalité Virtuelle. 2 ans plus tard, il est revenu vers nous avec un besoin précis, à solutionner concrètement : quel outil virtuel créer pour convaincre la Préfecture de permettre au Groupe Pigeon d’exploiter une carrière 25 ans de plus ? En lieu et place des habituels plans de géomètre, nous avons conçu avec eux une véritable application permettant de voyager dans le temps, en donnant à voir ce que serait la carrière dans 25 ans.
Il y a aussi des sujets plus sociétaux, comme cette application proposée pour des enfants atteints d’autisme, les aidant à reconnaître les émotions de leur interlocuteur. Ou encore une application permettant au service pédo-psychiatrique de l’hôpital de Laval d’aider les jeunes à dépasser leurs difficultés. En d’autres termes, les challenges donnent beaucoup de sens aux compétences des étudiants !
Quelle image ont vos étudiants de l’industrie aujourd’hui ?
Simon Richir : Au premier abord, ils n’en ont pas vraiment une bonne image… mais c’est tout simplement parce qu’ils ne la connaissent pas ! Une fois qu’ils découvrent la réalité du monde industriel, ils changent d’avis. C’est principalement pour cette raison que les challenges sont formidables : ils donnent à voir aux étudiants le véritable visage de l’industrie. Innovante, connectée, avec des possibilités de développement infinies.
Au début de leur formation, nombreux sont les étudiants qui souhaitent s’orienter dans l’univers des jeux vidéos. Même si ce secteur peut leur sembler attractif, l’industrie est un terrain de jeu incroyable pour eux, et bien souvent, les carrières y sont plus enrichissantes. D’une part parce que les opportunités sont multiples, mais aussi parce que le potentiel d’innovation y est bien plus élevé ! Je le dis souvent à mes étudiants :
« Vous aimez le jeu ? Appliquez-en les codes dans l’univers industriel, par des applications ludiques et la création de mondes virtuels qui n’ont pas de limites ! »
Pour finir, si vous deviez faire la promotion de French Fab Challenge auprès des industriels, que leur diriez-vous ?
Simon Richir : Faites votre French Fab Challenge, sans hésiter, vous avez tout à y gagner ! Une pause précieuse pour prendre du recul sur votre entreprise, un regard neuf et innovant sur votre fonctionnement et / ou votre stratégie, des compétences de pointe en technologies virtuelles et interactives qui peuvent vous offrir de nouvelles perspectives, une image valorisée auprès des étudiants, pour votre marque employeur, et pour toute l’industrie en général… Bref, une expérience gagnante pour tous, et à tous les niveaux.
Attirez et recrutez des jeunes talentueux grâce au VTE !Vous connaissez le VIE (Volontariat International en Entreprise) mais connaissez-vous son petit frère le VTE ? Le VIE, qui fête 20 ans de succès, a été conçu pour permettre aux entreprises françaises de se développer à l’international en confiant à un jeune talent une mission responsabilisante à l’étranger. Le VTE, pour Volontariat Territorial en Entreprise, est fondé exactement sur le même principe gagnant / gagnant : pour les jeunes talents d’une part, et spécifiquement pour les acteurs industriels (PMI / ETI) d’autre part. Présentation.
Le VTE, c’est quoi ?
Le VTE est né en 2018, pour faire face aux difficultés de nombreuses entreprises industrielles – et plus particulièrement les PME – à attirer les talents.
Son ambition ? Permettre aux dirigeants de PME et ETI de développer voire même de transformer leur entreprise, grâce aux compétences d’un jeune talent, qu’il soit encore en études (à partir de Bac + 2) ou tout juste diplômé (jusqu’à 2 ans après la sortie d’études). Côté jeune talent, le VTE lui permet d’endosser, dans des structures à taille humaine, de fortes responsabilités dès l’entrée dans la vie active. Il est formé par le dirigeant lui-même ou un des membres de la direction sur des missions très stratégiques : un véritable tremplin.
En synthèse, une expérience gagnant / gagnant. Et un moyen très concret pour valoriser fortement le terrain de jeu offert par les PME industrielles auprès des étudiants et des jeunes diplômés des établissements d’enseignement supérieur (notamment les écoles d’ingénieurs, écoles de management, écoles de design, universités…).
Industrie du futur, diversification, RSE, stratégie digitale ou financière… À l’heure de toutes les transitions et du plan de relance, le VTE est l’opportunité pour les entreprises industrielles de se concentrer sur des axes de développement et de transformation susceptibles de leur faire passer un cap.
Mon entreprise peut-elle en bénéficier ?
Depuis le 1er décembre 2020, le dispositif se décline en Pays de la Loire, où l’industrie est au cœur de l’économie. Il prend la forme d’une subvention d’un montant de 4 000 €.
Si vous êtes :
- une PME / ETI située en Pays de la Loire,
- dans l’industrie, l’industrie-agroalimentaire de transformation ou l’artisanat de production (BTP exclu),
- en activité depuis au moins 2 ans, avec au moins 5 salariés en CDI.
Vous avez de grandes chances de pouvoir bénéficier du VTE !
Top 10 des retours d’expérience du Challenge Compétences
En 2021, le Challenge Compétences fête ses 10 ans ! 10 ans d’innovation au service des PME industrielles ou d’autres secteurs, offerte par les étudiants des écoles supérieures de Mayenne et leurs enseignants-chercheurs. En 2020, le Challenge Compétences s’est associé à la dynamique régionale French Fab Challenge et offre ainsi une visibilité à l’ensemble des entreprises de la région.
L’occasion parfaite pour vous présenter le top 10 des retours d’expérience d’entreprises qui ont testé, approuvé et adopté la dynamique du Challenge Compétences !
PROINSEC // Stéphane LEGRAND, Gérant et Directeur technique
EMIN LEYDIER EMBALLAGES // François Rioult, directeur d’exploitation
RÉSIDENCES MAINTIEN ADOM // Valérie JOLIVET, Responsable communication
LE GARS DAUDET // Baptiste DAUDET, Dirigeant de l’entreprise
SECMAIR // Benoit Brossard, Responsable Marketing
DRIVE FERMIER 53 // Sylvia Goisbault, Présidente de l’association
Emmaüs de la Mayenne // Philippe LEROY, Directeur de la communauté
MARTIN 3D, Bruno Martin, fondateur de l’entreprise
Et pour finir, la parole est à Charlotte DUVAL, qui accompagne les entreprises, les écoles et les étudiants dans leur Challenge Compétences depuis 2017 !
Genèse d’un dispositif gagnant / gagnant pour les industries et les étudiants.
French Fab Challenge est un dispositif unique né en 2018, porté par la French Fab des Pays de la Loire et soutenu activement par La Région via son agence de développement économique Solutions&co. Comment est-il né ? Quels sont ses objectifs ? En quoi aide-t-il concrètement les entreprises industrielles à se développer ?
Toutes les réponses avec Yann Jaubert, ambassadeur actif de la French Fab Pays de la Loire (pour le département du Maine-et-Loire) et PDG d’Alfi Technologies.
Une définition de French Fab Challenge ?
Yann Jaubert : C’est une plateforme régionale qui donne accès aux challenges étudiants proposés par les écoles supérieures des Pays de la Loire aux entreprises industrielles. Chacun des challenges dure une ou deux semaines, pendant lesquelles les étudiants travaillent sur des problématiques rencontrées par des industriels, soit proposées par les entreprises elles-mêmes, soit décelées lors de l’immersion des jeunes dans l’entreprise. Au bout des 5 jours, les étudiants présentent leurs idées créatives, voire des premiers prototypes, à un jury panaché entre l’entreprise et leurs enseignants-chercheurs, afin de créer une émulation entre les différents groupes.
Plus globalement, French Fab Challenge est un moyen d’accompagner très concrètement les PME pour répondre aux enjeux de l’industrie du futur. Elles ont ainsi accès aux compétences des étudiants et des enseignants-chercheurs (ingénierie, management, commerce, digital…) et recueillent une diversité de solutions.
Comment est né ce dispositif ?
Y. J. : Le 2 octobre 2017, nous avons lancé le mouvement French Fab aux côtés de Bruno Lemaire, avec la volonté d’agir concrètement pour redorer le blason de l’industrie française et développer sa compétitivité. Quelques mois après, mon entreprise Alfi Technologies a profité du dispositif InnovAM, porté par l’école des Arts et Métiers d’Angers. Nous avons été tellement séduits par la créativité des étudiants et par les liens que cela nous permettait de tisser avec eux …
Créer une plateforme régionale, aux couleurs de la French Fab, donnant accès à tous les challenges étudiants à toutes les entreprises industrielles des Pays de la Loire, est apparu comme une évidence. French Fab Challenge était né.
Très concrètement, quels sont les bénéfices pour les PME industrielles ?
Y. J. : Ils sont nombreux ! Au-delà d’être une porte ouverte sur toute l’innovation offerte par le tissu académique ligérien, French Fab Challenge permet surtout de révéler le vrai visage de l’industrie aux étudiants. En d’autres termes, aux talents de demain ! L’industrie, et notamment les PME, souffrent de fortes difficultés de recrutement. Entre les grands groupes qui attirent par leur solidité et leurs moyens, et les startups qui séduisent par leur culture, il leur reste peu de place !
French Fab Challenge est un levier pour valoriser leur marque employeur auprès des jeunes, leur démontrer que l’industrie répond à leurs attentes. Notamment pour apporter des solutions innovantes aux enjeux qui leur sont chers, le développement durable au premier rang.
La crise sanitaire génère des difficultés très fortes pour les étudiants. En quoi French Fab Challenge peut-il être une opportunité pour eux ?
Y. J. : Avec les mesures de distanciation sociale, l’intégration en entreprise est forcément devenue plus complexe pour eux. De format court et donc plus agile, les challenges de la dynamique French Fab Challenge permettent d’offrir aux étudiants des terrains de jeu et d’expérimentation réels, auxquels ils n’ont plus ou peu accès aujourd’hui…
Alors, nous nous devons, nous industriels, d’ouvrir nos portes à nos étudiants, c’est aussi de notre responsabilité. Pour donner à nos jeunes la chance de s’épanouir dans leurs études, et plus tard, dans leur métier.
Yann Jaubert, un ambassadeur French Fab Pays de la Loire avec des convictions d’avance
Depuis des années, Yann Jaubert milite pour redonner à l’industrie française ses lettres de noblesse. Lorsqu’il a créé Alfi Technologies* en 2010, la crise économique battait son plein. Yann Jaubert est pourtant convaincu que c’est le moment d’investir dans l’industrie.
Mais pas n’importe comment. Et surtout pas en allant fabriquer en Chine pour produire toujours moins cher. L’industrie française peut être compétitive, l’entrepreneur en a la conviction. Comment ? En investissant la voie de l’innovation d’abord, seul moyen pour lui redonner de la valeur et créer une véritable différenciation « à la française ». En activant l’intelligence collective, ensuite : une collaboration entre tous les acteurs de l’industrie – Grands Groupes, startups, PME / ETI, écoles – est nécessaire pour aller plus loin, plus vite. Cette culture du « faire-ensemble », si propre aux Pays de la Loire est gage de réussite collective. En redorant l’image de l’industrie française enfin : depuis des années, l’industrie souffre d’une image en décalage avec la réalité. Résultat : on l’associe à la pollution et les PMI peinent à recruter, les jeunes ayant une perception vieillissante et peu attractive du secteur.
Sauf que l’industrie, c’est tout sauf ça ! L’industrie française est innovante, responsable et (pro)active. Et l’un des objectifs de la French Fab, dont Yann JAUBERT est l’un des ambassadeurs actifs, c’est de le faire savoir au plus grand nombre !
* Alfi technologies est une entreprise spécialisée dans l’ingénierie et la fabrication de lignes de manutention et solutions de production automatisée
Résolutions, au service de l’innovation des industrielsSi French Fab Challenge permet aux PME industrielles de rencontrer écoles et étudiants et de bénéficier ainsi de leurs compétences, le dispositif Résolutions lui, propose une autre forme de mise en relation : entre acteurs industriels et solutionneurs innovants. Un dispositif complémentaire qui offre aussi de nombreuses perspectives de développement aux PME des Pays de la Loire.
Résolutions, c’est quoi ?
RÉSOLUTIONS est un concours d’innovation permettant aux entreprises des Pays de la Loire de résoudre leurs problématiques de développement en accédant aux solutions innovantes les plus performantes du marché.
Les thématiques des concours, appelés « Appels à Innovations » sont définies chaque année par la Région des Pays de la Loire et ses partenaires régionaux, en fonction des besoins des acteurs économiques du territoire. À chaque concours, les entreprises sont invitées à exprimer leurs problématiques en fonction de la thématique choisie.
Cinq d’entre elles sont sélectionnées et s’ouvre alors l’appel à innovations : les entreprises innovantes des Pays de la Loire (les solutionneurs) sont appelées à proposer des solutions innovantes pour résoudre les problématiques énoncées.
A l’issue du concours, 5 couples entreprise / solutionnneur sont désignés lauréats et bénéficient d’un financement à hauteur de 20 000 € pour co-développer la solution retenue.
Depuis le lancement du dispositif, 21 concours ont été engagés, 18 sont clos et ont donné naissance à des solutions innovantes et sources de développement.
Résolutions, pour qui ?
Pour toutes les PME et PMI, qu’elles soient primo-innovantes ou déjà actives dans la mise en oeuvre de solutions novatrices !
4 concours ont déjà été dédiés à la thématique Industrie du Futur et ont permis la résolution de problématiques aussi diverses que variées : comment améliorer le processus d’usinage robotisé ? Comment géo-localiser les palettes dans un atelier et les tracer ? Quel outil développer pour permettre de compter automatiquement des feuilles à la demande ?Ou encore pour gérer dynamiquement des stocks périssables ?…
Des réponses ont été proposées à chacune de ces questions, permettant ainsi aux entreprises concernées d’améliorer leur performance. Découvrez les solutions de l’édition #4 industrie du Futur !
Quel programme pour 2021 ?
D’autres thématiques peuvent évidemment inspirer les acteurs industriels ! 6 concours sont planifiés pour cette nouvelle année, en cohérence avec les enjeux d’aujourd’hui :
- Janvier 2021 : Silver économie
- Avril 2021 : Innovation et Inclusion
- Juin 2021 : Industrie du Futur #5
- Septembre 2021 : Commerce du Futur
- Octobre 2021 : RH Emploi
- Décembre 2021 : Agriculture et Agroalimentaire du Futur #5
Organisé depuis 2011 par Laval Mayenne Technopole, le Challenge Compétences permet chaque année à une quinzaine d’entreprises mayennaises de mobiliser des étudiant·e·s du département pour susciter de nouveaux projets d’innovation.
Aujourd’hui, Challenge Compétences intègre la dynamique French Fab Challenge, pour toujours plus de créativité offerte aux entreprises et étudiant·e·s.
Laisser carte blanche aux étudiant·e·s …
C’est la principale règle de Challenge Compétences. Sur une semaine, des équipes de 4 à 5 étudiant·e·s d’une des écoles supérieures du département, visitent une entreprise ; participent ensuite à une séance de créativité pour faire émerger des idées qui s’appuient sur leurs compétences et qui permettent de répondre à ce qu’il·elle·s auront vu sur le terrain ; présentent ces idées à leurs coachs entreprise (la personne de l’entreprise qui suit l’équipe pendant le programme) ; puis développent une idée principale à l’état de maquette. Le challenge des étudiant·e·s étant de répondre à un maximum de questions que se posera l’entreprise au moment de décider (ou non) de faire de l’idée proposée un projet de l’entreprise.
La seule consigne qui est donnée aux entreprises ? Ne pas soumettre de sujet ou de projet précis aux étudiant·e·s, mais laisser leur œil neuf et leurs compétences générer de nouvelles idées.
… pour générer des idées d’innovation dans les entreprises
Lors une enquête réalisée à l’été 2020 auprès des entreprises participantes, 93,0 % ont déclaré que le Challenge Compétences leur avait apporté quelque chose : que ce soit un regard extérieur sur l’entreprise et son activité (58,1 %) ou encore de nouvelles idées pour l’entreprise (53,5 %).
Parmi les entreprises ayant répondu à l’enquête, 52,8 % ont poursuivi au moins un des projets proposés par les étudiant·e·s, et ce sont au moins 33 projets qui ont été recensés : certains ont depuis été abandonnés mais le quart est encore en développement et près de la moitié sont terminés (voire commercialisés).
« Le Challenge Compétences a été une 1ère étape pour ce qu’on a créé en 2016 : un outil de formation interne en réalité virtuelle qui a facilité des embauches pour l’entreprise, puis un produit commercialisé auprès d’industriels et d’organismes de formation. »
Pascal Hochart, SDI Services, Challenge Compétences Laval Arts&Métiers 2012
« Le Challenge Compétences nous a permis d’avoir un regard extérieur sur des sujets qui étaient dans la tête du dirigeant depuis 10 ans. D’une simple idée travaillée avec les étudiants, on est aujourd’hui arrivé à un vrai logiciel qui chaque année est mis en place chez une 30aine de nouveaux clients. »
Baptiste André, Martin3D, Challenge Compétences ESIEA 2015
⇾ Pour découvrir les témoignages vidéo d’entreprises qui ont participé au Challenge Compétences, c’est par ici.
Retour sur 10 ans de programme
En quelques chiffres, le Challenge Compétences c’est :
- 10 éditions,
- 33 sessions avec 7 écoles différentes,
- 880 étudiant·e·s, réparti·e·s dans 186 équipes,
- 150 entreprises, dont 20% choisissent de « rejouer »,
- 86,7% des entreprises ont un bon souvenir de leur participation,
- au moins 33 idées de projets poursuivies.
Une première duplication du programme aura lieu dès début 2021 par Le Mans Innovation en Sarthe.
ESAIP | École d’Ingénieurs ICAM OUEST | Site de Nantes