CAISSE D’ÉPARGNE Bretagne Pays de la Loire // Gildas GLÉRON, Directeur du Centre d’Affaires de la Mayenne
Spécialité : Réalité augmentée
GYS est ce qu’on appelle une pépite industrielle. Leader technologique mondial dans le domaine électronique, le spécialiste de la machine-outil fabrique depuis la Mayenne des équipements de soudage, des chargeurs de batteries ou encore des équipements de réparation de carrosserie pour les plus grandes entreprises du monde, dans plus de 130 pays.
Dernier succès en date : la signature d’un 2ème accord d’homologation avec Tesla, le géant américain des véhicules électriques. Quel est donc le secret de la réussite exceptionnelle de cet industriel ? Innover, innover et encore innover. Bruno Bouygues, PDG de GYS, nous raconte pourquoi le dispositif French Fab Challenge est selon lui, un très bon outil d’innovation… et pas que ! Interview.
En janvier 2021, vous avez participé au dernier French Fab Challenge proposé par l’Institut Laval Arts et Métiers, le Challenge MAYAM Time to Concept. Pourquoi vouliez-vous vivre cette expérience ?
Bruno Bouygues : en Mayenne, nous avons la chance d’être entourés par des référents mondiaux de la Réalité Virtuelle et de la Réalité Augmentée, deux technologies qui m’intéressent particulièrement. Participer au French Fab Challenge de l’institut Laval Arts et Métiers était une super opportunité pour m’y initier. Si GYS connaît aujourd’hui un tel succès, c’est en grande partie parce que nous investissons continuellement en R&D. Nous avons franchi ces deux dernières années des étapes technologiques majeures, en très peu de temps, qui nous positionnent comme leader mondial auprès des plus grands donneurs d’ordre. Mais bien loin de nous l’idée de nous reposer sur nos acquis ! Il est indispensable d’innover chaque jour, en restant en veille sur les technologies d’avenir. Les réalités virtuelle et augmentée en font partie.
Ce French Fab Challenge était aussi une occasion – encore trop rare – de rencontrer les étudiants, nos talents de demain. Ces moments de partage sont essentiels pour leur faire découvrir ce qu’est réellement l’industrie et leur donner envie de s’y épanouir.
Les solutions proposées par les étudiants de l’institut Laval Arts & Métiers étaient-elles à la hauteur de vos attentes ?
Bruno Bouygues : Tout à fait ! Avant même de parler de la qualité des solutions, j’ai vraiment apprécié les différentes étapes qui ont conduit les étudiants à faire leurs propositions : une méthode agile, en mode accéléré, qui permet aux étudiants de passer de l’idée au prototype de solutions pertinentes en une semaine seulement ! Immersion dans notre entreprise, brainstorming cadré, échanges sur les différents territoires d’expérimentation possibles… J’ai pu choisir deux sujets de travail parmi tous les axes évoqués par mon équipe d’étudiants et leur référent.
Une problématique très concrète d’abord, orientée marketing : comment s’appuyer sur les technologies de Réalités Virtuelle ou Augmentée pour présenter nos usines ? Les étudiants m’ont proposé différentes alternatives très intéressantes, allant de la visite 3D à une véritable expérience en Réalité Virtuelle.
Mais ils ont aussi planché sur un levier de développement très stratégique pour notre entreprise : comment saisir les opportunités offertes par ces hautes technologies pour mettre en place un système de SAV à distance des machines-outils GYS, et ce avec une expérience similaire proposée aux 4 coins de la planète ? Et là, le terrain de jeu est illimité… c’est passionnant !
Quel regard ont porté les étudiants sur votre entreprise ?
Bruno Bouygues : Je crois qu’ils étaient loin de s’imaginer ce qu’ils allaient découvrir derrière les portes de nos usines ! Une entreprise verticalement intégrée, avec des machines intelligentes connectées dans le monde entier… en d’autres termes des bijoux de technologie ! Après des années dans le milieu industriel, je continue personnellement d’être fasciné par cet univers innovant, en perpétuel mouvement… alors j’ai pris beaucoup de plaisir à voir les yeux de ces étudiants en réalité virtuelle s’éblouir lorsqu’ils se sont immergés dans notre réalité industrielle !
Il existe un biais cognitif très fort au sujet de l’industrie, qui crée une distorsion de son image auprès des non-initiés. Pour moi, c’est lié à une transformation qui s’est opérée à 2 vitesses. Tandis que nos univers personnels se sont modernisés à vitesse grand V, la digitalisation du monde industriel a elle était plus lente à se produire.
« Mais aujourd’hui, nos usines se sont mises à l’heure de l’industrie 4.0, et ont largement dépassé les interactions vécues dans notre vie de tous les jours ! Robotique, électronique, machine learning… c’est ça le quotidien des industries ! »
La croissance continue de GYS génère des besoins très forts en termes de recrutement, pas toujours comblés. Faire votre French Fab Challenge était-il aussi un moyen de le faire savoir ?
Bruno Bouygues : La dynamique French Fab toute entière a été pensée pour valoriser le monde industriel auprès des jeunes générations. Lors du French Fab Tour (une tournée de 60 dates dans toute la France qui a eu lieu en 2019, destinée à promouvoir l’industrie, susciter des vocations et proposer des offres d’emploi, ndlr), nous avons invité de nombreux étudiants et jeunes diplômés à venir visiter nos usines et relayé l’opération sur les réseaux sociaux. Résultat : nous avons reçu près de 250 candidatures !
French Fab Challenge, c’est exactement la même mécanique ! En initiant vraiment les jeunes à l’industrie, en leur démontrant qu’ils peuvent participer à la mise en œuvre de projets collectifs et grandioses, qu’ils peuvent contribuer à inventer les solutions d’avenir nécessaires aux enjeux de durabilité, ou encore qu’ils peuvent s’épanouir dans des carrières à dimension internationale… il y a fort à parier que les candidatures vont se multiplier. Ouvrons nos usines !
L’industrie, un terrain de jeu incroyable pour les futurs talentsIl est un challenge quasi impossible à relever : présenter Simon Richir, Professeur à l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers à Laval, en seulement quelques lignes ! Il est l’un des pionniers et des chercheurs les plus reconnus dans le domaine de la Réalité Virtuelle et ses applications concrètes, en France comme à l’international. Il est aussi Directeur Délégué de l’Institut Laval Arts et Métiers, Directeur Scientifique de Laval Virtual, Titulaire de la chaire Time to concept…
Mais s’il faut choisir un seul adjectif pour le décrire, la tâche devient plus aisée : passionné ! Passionné par la Réalité Virtuelle, passionné de la pédagogie par projets, passionné par le monde industriel… Ces différents domaines de prédilection, il les conjugue pour les mettre, avec pédagogie et convictions, au service de la formation de ses étudiants. Interview.
Au-delà de votre statut de référent mondial de la Réalité Virtuelle, peut-on dire que votre parcours est jalonné par la création de dispositifs pédagogiques innovants ?
Simon Richir : J’ai effectivement eu la chance de créer de nombreux masters dans le domaine du management des technologies virtuelles et interactives, soit à l’Université d’Angers, soit à l’Institut Laval Arts et Métiers. Tous ont pour point commun la pédagogie par projets. Je suis convaincu que l’expérimentation, l’expérience in situ, l’apprentissage de la théorie par la pratique sont les meilleurs moyens de préparer nos étudiants au monde du travail, et de faire coïncider leurs compétences avec le besoin réel des industries. Pour exemple, le Master Management des Technologies Interactives 3D (MTI 3D) que j’enseigne à mes étudiants à l’Institut Laval Arts et Métiers, propose en 2 ans pas moins de 11 projets et 11 mois de stage. Et ce type de pédagogie donne évidemment naissance à la création de nombreux dispositifs ! Les challenges étudiants /entreprises en font partie.
Parmi ces 11 projets, quelle est la place des French Fab Challenge ?
Simon Richir : Nous proposons 2 types de French Fab Challenge aux entreprises industrielles. Avec nos étudiants de M1, nous réalisons le Challenge Compétences, en partenariat avec Laval Mayenne Technopole. L’objectif est de résoudre des problématiques très concrètes rencontrées par les PMI grâce aux compétences de nos étudiants dans les domaines de la Réalité Virtuelle, de l’Intelligence Artificielle et autres technologies virtuelles et interactives. Avec nos étudiants de M2, nous proposons un French Fab Challenge intitulé MAYAM Time to Concept (MAYAM pour MAYenne Arts et Métiers, Time to Concept en référence à la Chaire dont Simon Richir est titulaire, ndlr).
Avec ce challenge, les intérêts pour les industriels sont aussi nombreux : consacrer une semaine à des sujets plus prospectifs et bénéficier du regard créatif et innovant de nos étudiants, pour imaginer des scenarii de développement à forte valeur stratégique.
Des exemples concrets de solutions préconisées par vos étudiants aux entreprises participantes ?
Simon Richir : J’en aurais des dizaines à vous donner ! Parmi les plus récents, il y a GYS, entreprise remarquable de la Mayenne, leader technologique mondial dans le domaine de l’électronique. Bruno Bouygues, PDG de GYS, a participé à la dernière édition du Challenge MAYAM Time To Concept.
Après avoir visité l’entreprise – une expérience d’ailleurs inédite pour nos étudiants, tant GYS est une vitrine de l’industrie du futur – l’équipe dédiée formée d’étudiants et leur référent (un enseignant chercheur ou un ingénieur de recherche) ont travaillé sur 2 sujets spécifiques. L’un, plus marketing, concernait le développement d’une visite 3D de l’entreprise. L’autre, plus prospectif, proposait un système de SAV virtuel à distance pour les machines de GYS dans le monde entier. Un French Fab Challenge à forte valeur ajoutée pour Bruno Bouygues !
Parmi les exemples plus anciens qui m’ont particulièrement marqué, je pense aux carrières du Groupe Pigeon. Les étudiants avaient prototypé différents dispositifs, l’un pour optimiser le trajet des camions dans l’une des carrières, à l’aide des technologies virtuelles. L’autre, là aussi plus prospectif, proposait une simulation virtuelle de ce que serait la carrière dans 100 ans, à la fin de son exploitation. Un super outil pour les municipalités, pour montrer ce que le partenariat avec le Groupe Pigeon laisserait comme empreinte sur le territoire (en l’occurrence, une base nautique).
Ces projets fictifs ont sensibilisé le Groupe Pigeon à la Réalité Virtuelle. 2 ans plus tard, il est revenu vers nous avec un besoin précis, à solutionner concrètement : quel outil virtuel créer pour convaincre la Préfecture de permettre au Groupe Pigeon d’exploiter une carrière 25 ans de plus ? En lieu et place des habituels plans de géomètre, nous avons conçu avec eux une véritable application permettant de voyager dans le temps, en donnant à voir ce que serait la carrière dans 25 ans.
Il y a aussi des sujets plus sociétaux, comme cette application proposée pour des enfants atteints d’autisme, les aidant à reconnaître les émotions de leur interlocuteur. Ou encore une application permettant au service pédo-psychiatrique de l’hôpital de Laval d’aider les jeunes à dépasser leurs difficultés. En d’autres termes, les challenges donnent beaucoup de sens aux compétences des étudiants !
Quelle image ont vos étudiants de l’industrie aujourd’hui ?
Simon Richir : Au premier abord, ils n’en ont pas vraiment une bonne image… mais c’est tout simplement parce qu’ils ne la connaissent pas ! Une fois qu’ils découvrent la réalité du monde industriel, ils changent d’avis. C’est principalement pour cette raison que les challenges sont formidables : ils donnent à voir aux étudiants le véritable visage de l’industrie. Innovante, connectée, avec des possibilités de développement infinies.
Au début de leur formation, nombreux sont les étudiants qui souhaitent s’orienter dans l’univers des jeux vidéos. Même si ce secteur peut leur sembler attractif, l’industrie est un terrain de jeu incroyable pour eux, et bien souvent, les carrières y sont plus enrichissantes. D’une part parce que les opportunités sont multiples, mais aussi parce que le potentiel d’innovation y est bien plus élevé ! Je le dis souvent à mes étudiants :
« Vous aimez le jeu ? Appliquez-en les codes dans l’univers industriel, par des applications ludiques et la création de mondes virtuels qui n’ont pas de limites ! »
Pour finir, si vous deviez faire la promotion de French Fab Challenge auprès des industriels, que leur diriez-vous ?
Simon Richir : Faites votre French Fab Challenge, sans hésiter, vous avez tout à y gagner ! Une pause précieuse pour prendre du recul sur votre entreprise, un regard neuf et innovant sur votre fonctionnement et / ou votre stratégie, des compétences de pointe en technologies virtuelles et interactives qui peuvent vous offrir de nouvelles perspectives, une image valorisée auprès des étudiants, pour votre marque employeur, et pour toute l’industrie en général… Bref, une expérience gagnante pour tous, et à tous les niveaux.
Challenge Compétences | Institut Laval | Arts et métiers 2020 Attirez et recrutez des jeunes talentueux grâce au VTE !Vous connaissez le VIE (Volontariat International en Entreprise) mais connaissez-vous son petit frère le VTE ? Le VIE, qui fête 20 ans de succès, a été conçu pour permettre aux entreprises françaises de se développer à l’international en confiant à un jeune talent une mission responsabilisante à l’étranger. Le VTE, pour Volontariat Territorial en Entreprise, est fondé exactement sur le même principe gagnant / gagnant : pour les jeunes talents d’une part, et spécifiquement pour les acteurs industriels (PMI / ETI) d’autre part. Présentation.
Le VTE, c’est quoi ?
Le VTE est né en 2018, pour faire face aux difficultés de nombreuses entreprises industrielles – et plus particulièrement les PME – à attirer les talents.
Son ambition ? Permettre aux dirigeants de PME et ETI de développer voire même de transformer leur entreprise, grâce aux compétences d’un jeune talent, qu’il soit encore en études (à partir de Bac + 2) ou tout juste diplômé (jusqu’à 2 ans après la sortie d’études). Côté jeune talent, le VTE lui permet d’endosser, dans des structures à taille humaine, de fortes responsabilités dès l’entrée dans la vie active. Il est formé par le dirigeant lui-même ou un des membres de la direction sur des missions très stratégiques : un véritable tremplin.
En synthèse, une expérience gagnant / gagnant. Et un moyen très concret pour valoriser fortement le terrain de jeu offert par les PME industrielles auprès des étudiants et des jeunes diplômés des établissements d’enseignement supérieur (notamment les écoles d’ingénieurs, écoles de management, écoles de design, universités…).
Industrie du futur, diversification, RSE, stratégie digitale ou financière… À l’heure de toutes les transitions et du plan de relance, le VTE est l’opportunité pour les entreprises industrielles de se concentrer sur des axes de développement et de transformation susceptibles de leur faire passer un cap.
Mon entreprise peut-elle en bénéficier ?
Depuis le 1er décembre 2020, le dispositif se décline en Pays de la Loire, où l’industrie est au cœur de l’économie. Il prend la forme d’une subvention d’un montant de 4 000 €.
Si vous êtes :
- une PME / ETI située en Pays de la Loire,
- dans l’industrie, l’industrie-agroalimentaire de transformation ou l’artisanat de production (BTP exclu),
- en activité depuis au moins 2 ans, avec au moins 5 salariés en CDI.
Vous avez de grandes chances de pouvoir bénéficier du VTE !
Top 10 des retours d’expérience du Challenge Compétences
En 2021, le Challenge Compétences fête ses 10 ans ! 10 ans d’innovation au service des PME industrielles ou d’autres secteurs, offerte par les étudiants des écoles supérieures de Mayenne et leurs enseignants-chercheurs. En 2020, le Challenge Compétences s’est associé à la dynamique régionale French Fab Challenge et offre ainsi une visibilité à l’ensemble des entreprises de la région.
L’occasion parfaite pour vous présenter le top 10 des retours d’expérience d’entreprises qui ont testé, approuvé et adopté la dynamique du Challenge Compétences !
PROINSEC // Stéphane LEGRAND, Gérant et Directeur technique
EMIN LEYDIER EMBALLAGES // François Rioult, directeur d’exploitation
RÉSIDENCES MAINTIEN ADOM // Valérie JOLIVET, Responsable communication
LE GARS DAUDET // Baptiste DAUDET, Dirigeant de l’entreprise
SECMAIR // Benoit Brossard, Responsable Marketing
DRIVE FERMIER 53 // Sylvia Goisbault, Présidente de l’association
Emmaüs de la Mayenne // Philippe LEROY, Directeur de la communauté
MARTIN 3D, Bruno Martin, fondateur de l’entreprise
Et pour finir, la parole est à Charlotte DUVAL, qui accompagne les entreprises, les écoles et les étudiants dans leur Challenge Compétences depuis 2017 !
Genèse d’un dispositif gagnant / gagnant pour les industries et les étudiants.
French Fab Challenge est un dispositif unique né en 2018, porté par la French Fab des Pays de la Loire et soutenu activement par La Région via son agence de développement économique Solutions&co. Comment est-il né ? Quels sont ses objectifs ? En quoi aide-t-il concrètement les entreprises industrielles à se développer ?
Toutes les réponses avec Yann Jaubert, ambassadeur actif de la French Fab Pays de la Loire (pour le département du Maine-et-Loire) et PDG d’Alfi Technologies.
Une définition de French Fab Challenge ?
Yann Jaubert : C’est une plateforme régionale qui donne accès aux challenges étudiants proposés par les écoles supérieures des Pays de la Loire aux entreprises industrielles. Chacun des challenges dure une ou deux semaines, pendant lesquelles les étudiants travaillent sur des problématiques rencontrées par des industriels, soit proposées par les entreprises elles-mêmes, soit décelées lors de l’immersion des jeunes dans l’entreprise. Au bout des 5 jours, les étudiants présentent leurs idées créatives, voire des premiers prototypes, à un jury panaché entre l’entreprise et leurs enseignants-chercheurs, afin de créer une émulation entre les différents groupes.
Plus globalement, French Fab Challenge est un moyen d’accompagner très concrètement les PME pour répondre aux enjeux de l’industrie du futur. Elles ont ainsi accès aux compétences des étudiants et des enseignants-chercheurs (ingénierie, management, commerce, digital…) et recueillent une diversité de solutions.
Comment est né ce dispositif ?
Y. J. : Le 2 octobre 2017, nous avons lancé le mouvement French Fab aux côtés de Bruno Lemaire, avec la volonté d’agir concrètement pour redorer le blason de l’industrie française et développer sa compétitivité. Quelques mois après, mon entreprise Alfi Technologies a profité du dispositif InnovAM, porté par l’école des Arts et Métiers d’Angers. Nous avons été tellement séduits par la créativité des étudiants et par les liens que cela nous permettait de tisser avec eux …
Créer une plateforme régionale, aux couleurs de la French Fab, donnant accès à tous les challenges étudiants à toutes les entreprises industrielles des Pays de la Loire, est apparu comme une évidence. French Fab Challenge était né.
Très concrètement, quels sont les bénéfices pour les PME industrielles ?
Y. J. : Ils sont nombreux ! Au-delà d’être une porte ouverte sur toute l’innovation offerte par le tissu académique ligérien, French Fab Challenge permet surtout de révéler le vrai visage de l’industrie aux étudiants. En d’autres termes, aux talents de demain ! L’industrie, et notamment les PME, souffrent de fortes difficultés de recrutement. Entre les grands groupes qui attirent par leur solidité et leurs moyens, et les startups qui séduisent par leur culture, il leur reste peu de place !
French Fab Challenge est un levier pour valoriser leur marque employeur auprès des jeunes, leur démontrer que l’industrie répond à leurs attentes. Notamment pour apporter des solutions innovantes aux enjeux qui leur sont chers, le développement durable au premier rang.
La crise sanitaire génère des difficultés très fortes pour les étudiants. En quoi French Fab Challenge peut-il être une opportunité pour eux ?
Y. J. : Avec les mesures de distanciation sociale, l’intégration en entreprise est forcément devenue plus complexe pour eux. De format court et donc plus agile, les challenges de la dynamique French Fab Challenge permettent d’offrir aux étudiants des terrains de jeu et d’expérimentation réels, auxquels ils n’ont plus ou peu accès aujourd’hui…
Alors, nous nous devons, nous industriels, d’ouvrir nos portes à nos étudiants, c’est aussi de notre responsabilité. Pour donner à nos jeunes la chance de s’épanouir dans leurs études, et plus tard, dans leur métier.
Yann Jaubert, un ambassadeur French Fab Pays de la Loire avec des convictions d’avance
Depuis des années, Yann Jaubert milite pour redonner à l’industrie française ses lettres de noblesse. Lorsqu’il a créé Alfi Technologies* en 2010, la crise économique battait son plein. Yann Jaubert est pourtant convaincu que c’est le moment d’investir dans l’industrie.
Mais pas n’importe comment. Et surtout pas en allant fabriquer en Chine pour produire toujours moins cher. L’industrie française peut être compétitive, l’entrepreneur en a la conviction. Comment ? En investissant la voie de l’innovation d’abord, seul moyen pour lui redonner de la valeur et créer une véritable différenciation « à la française ». En activant l’intelligence collective, ensuite : une collaboration entre tous les acteurs de l’industrie – Grands Groupes, startups, PME / ETI, écoles – est nécessaire pour aller plus loin, plus vite. Cette culture du « faire-ensemble », si propre aux Pays de la Loire est gage de réussite collective. En redorant l’image de l’industrie française enfin : depuis des années, l’industrie souffre d’une image en décalage avec la réalité. Résultat : on l’associe à la pollution et les PMI peinent à recruter, les jeunes ayant une perception vieillissante et peu attractive du secteur.
Sauf que l’industrie, c’est tout sauf ça ! L’industrie française est innovante, responsable et (pro)active. Et l’un des objectifs de la French Fab, dont Yann JAUBERT est l’un des ambassadeurs actifs, c’est de le faire savoir au plus grand nombre !
* Alfi technologies est une entreprise spécialisée dans l’ingénierie et la fabrication de lignes de manutention et solutions de production automatisée
Résolutions, au service de l’innovation des industrielsSi French Fab Challenge permet aux PME industrielles de rencontrer écoles et étudiants et de bénéficier ainsi de leurs compétences, le dispositif Résolutions lui, propose une autre forme de mise en relation : entre acteurs industriels et solutionneurs innovants. Un dispositif complémentaire qui offre aussi de nombreuses perspectives de développement aux PME des Pays de la Loire.
Résolutions, c’est quoi ?
RÉSOLUTIONS est un concours d’innovation permettant aux entreprises des Pays de la Loire de résoudre leurs problématiques de développement en accédant aux solutions innovantes les plus performantes du marché.
Les thématiques des concours, appelés « Appels à Innovations » sont définies chaque année par la Région des Pays de la Loire et ses partenaires régionaux, en fonction des besoins des acteurs économiques du territoire. À chaque concours, les entreprises sont invitées à exprimer leurs problématiques en fonction de la thématique choisie.
Cinq d’entre elles sont sélectionnées et s’ouvre alors l’appel à innovations : les entreprises innovantes des Pays de la Loire (les solutionneurs) sont appelées à proposer des solutions innovantes pour résoudre les problématiques énoncées.
A l’issue du concours, 5 couples entreprise / solutionnneur sont désignés lauréats et bénéficient d’un financement à hauteur de 20 000 € pour co-développer la solution retenue.
Depuis le lancement du dispositif, 21 concours ont été engagés, 18 sont clos et ont donné naissance à des solutions innovantes et sources de développement.
Résolutions, pour qui ?
Pour toutes les PME et PMI, qu’elles soient primo-innovantes ou déjà actives dans la mise en oeuvre de solutions novatrices !
4 concours ont déjà été dédiés à la thématique Industrie du Futur et ont permis la résolution de problématiques aussi diverses que variées : comment améliorer le processus d’usinage robotisé ? Comment géo-localiser les palettes dans un atelier et les tracer ? Quel outil développer pour permettre de compter automatiquement des feuilles à la demande ?Ou encore pour gérer dynamiquement des stocks périssables ?…
Des réponses ont été proposées à chacune de ces questions, permettant ainsi aux entreprises concernées d’améliorer leur performance. Découvrez les solutions de l’édition #4 industrie du Futur !
Quel programme pour 2021 ?
D’autres thématiques peuvent évidemment inspirer les acteurs industriels ! 6 concours sont planifiés pour cette nouvelle année, en cohérence avec les enjeux d’aujourd’hui :
- Janvier 2021 : Silver économie
- Avril 2021 : Innovation et Inclusion
- Juin 2021 : Industrie du Futur #5
- Septembre 2021 : Commerce du Futur
- Octobre 2021 : RH Emploi
- Décembre 2021 : Agriculture et Agroalimentaire du Futur #5
Organisé depuis 2011 par Laval Mayenne Technopole, le Challenge Compétences permet chaque année à une quinzaine d’entreprises mayennaises de mobiliser des étudiant·e·s du département pour susciter de nouveaux projets d’innovation.
Aujourd’hui, Challenge Compétences intègre la dynamique French Fab Challenge, pour toujours plus de créativité offerte aux entreprises et étudiant·e·s.
Laisser carte blanche aux étudiant·e·s …
C’est la principale règle de Challenge Compétences. Sur une semaine, des équipes de 4 à 5 étudiant·e·s d’une des écoles supérieures du département, visitent une entreprise ; participent ensuite à une séance de créativité pour faire émerger des idées qui s’appuient sur leurs compétences et qui permettent de répondre à ce qu’il·elle·s auront vu sur le terrain ; présentent ces idées à leurs coachs entreprise (la personne de l’entreprise qui suit l’équipe pendant le programme) ; puis développent une idée principale à l’état de maquette. Le challenge des étudiant·e·s étant de répondre à un maximum de questions que se posera l’entreprise au moment de décider (ou non) de faire de l’idée proposée un projet de l’entreprise.
La seule consigne qui est donnée aux entreprises ? Ne pas soumettre de sujet ou de projet précis aux étudiant·e·s, mais laisser leur œil neuf et leurs compétences générer de nouvelles idées.
… pour générer des idées d’innovation dans les entreprises
Lors une enquête réalisée à l’été 2020 auprès des entreprises participantes, 93,0 % ont déclaré que le Challenge Compétences leur avait apporté quelque chose : que ce soit un regard extérieur sur l’entreprise et son activité (58,1 %) ou encore de nouvelles idées pour l’entreprise (53,5 %).
Parmi les entreprises ayant répondu à l’enquête, 52,8 % ont poursuivi au moins un des projets proposés par les étudiant·e·s, et ce sont au moins 33 projets qui ont été recensés : certains ont depuis été abandonnés mais le quart est encore en développement et près de la moitié sont terminés (voire commercialisés).
« Le Challenge Compétences a été une 1ère étape pour ce qu’on a créé en 2016 : un outil de formation interne en réalité virtuelle qui a facilité des embauches pour l’entreprise, puis un produit commercialisé auprès d’industriels et d’organismes de formation. »
Pascal Hochart, SDI Services, Challenge Compétences Laval Arts&Métiers 2012
« Le Challenge Compétences nous a permis d’avoir un regard extérieur sur des sujets qui étaient dans la tête du dirigeant depuis 10 ans. D’une simple idée travaillée avec les étudiants, on est aujourd’hui arrivé à un vrai logiciel qui chaque année est mis en place chez une 30aine de nouveaux clients. »
Baptiste André, Martin3D, Challenge Compétences ESIEA 2015
⇾ Pour découvrir les témoignages vidéo d’entreprises qui ont participé au Challenge Compétences, c’est par ici.
Retour sur 10 ans de programme
En quelques chiffres, le Challenge Compétences c’est :
- 10 éditions,
- 33 sessions avec 7 écoles différentes,
- 880 étudiant·e·s, réparti·e·s dans 186 équipes,
- 150 entreprises, dont 20% choisissent de « rejouer »,
- 86,7% des entreprises ont un bon souvenir de leur participation,
- au moins 33 idées de projets poursuivies.
Une première duplication du programme aura lieu dès début 2021 par Le Mans Innovation en Sarthe.