CAMPUS ANGERS | ARTS ET METIERS Challenge InnovAM Campus d’Angers | Arts et Métiers 2023 Challenge InnovAM Campus d’Angers | Arts et Métiers 2022 Challenge Institut Laval | Arts et métiers | CHALLENGE MAYAM 2023 En immersion au Technocampus Smart Factory

Grégory Duvalet est conseiller technologique en Réalité Virtuelle (RV), Réalité Augmentée (RA) et Intelligence Augmentée (IA) chez Clarté, le CRT de référence dans le domaine des technologies immersives basé à Laval. Mais c’est à Montoir de Bretagne, au sein du Technocampus Smart Factory de la Région des Pays de la Loire, qu’il prodigue ses conseils aux entreprises industrielles, afin qu’elles s’approprient les usages et les bénéfices des technologies immersives. Il nous raconte en quoi le Technocampus Smart Factory et ses salles immersives sont de véritables opportunités pour l’écosystème industriel ligérien.


Quelles sont les missions du Technocampus Smart Factory et quel y est votre rôle ?

Grégory Duvalet : Les Technocampus en Pays de la Loire, de manière générale, ont pour objectif de mettre à la disposition des entreprises des ressources technologiques, qui peuvent contribuer à leur compétitivité industrielle. Au Technocampus Smart Factory, grâce à nos équipements mutualisés de pointe, nous donnons l’opportunité aux industriels d’utiliser les technologies immersives pour optimiser leur chaîne de valeur, de la conception de machines, de produits, d’outils, à leur maintenance. Mon rôle est justement de sensibiliser les PME aux vertus des technologies immersives dans le domaine du manufacturing, de les conseiller et d’accompagner les utilisateurs de nos salles immersives dans leurs projets. Les compétences uniques et reconnues de Clarté dans ce domaine couplées aux équipements du Technocampus Smart Factory nous permettent vraiment d’offrir des services très qualitatifs aux industriels. Nous organisons également de nombreux événements, ou nous nous associons à des rendez-vous déjà existants, pour sensibiliser les industriels : des portes-ouvertes, des webinaires… et évidemment, le Laval Virtual qui a lieu cette année du 12 au 14 avril 2022 !


Justement, quels sont les intérêts des technologies immersives pour les PME industrielles et l’industrie en général ?

Grégory Duvalet : On peut concevoir une nouvelle usine en mode virtuel et en visualiser tous les espaces, tester de nouveaux process avant de les mettre réellement en œuvre, optimiser la conception d’une nouvelle machine, étudier l’ergonomie des postes de travail et tester les scénarios les plus qualitatifs pour les opérateurs, former ses salariés à de nouvelles méthodes… Il y a énormément d’applications industrielles !

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Prenons l’entreprise Bobcat à Pontchâteau, leader industriel en conception, fabrication, commercialisation et distribution de matériel compact, que nous avons accompagnée. Nous avons récupéré leurs données 3D, pour les transposer en Réalité Virtuelle puis Bobcat a réuni toutes les parties prenantes du projet (ingénieurs, opérateurs, experts…) au Technocampus Smart Factory pour une séance immersive. Ils ont pu, en équipe, découvrir la machine à 360°, sous toutes ses coutures, à échelle 1.

 

Cela leur a permis de mieux se projeter, et donc de mieux échanger, de repérer des optimisations à effectuer… le tout sur une seule journée !

Une efficacité inégalée, qui s’est matérialisée par un gain de 4 mois sur la concrétisation du projet et l’économie d’un prototype réel ! La réalité virtuelle permet vraiment de tester, d’anticiper, d’optimiser, de faire évoluer des projets de manière agile, sans les contraintes des prototypes physiques, souvent coûteux et surtout peu évolutifs.


Que diriez-vous aux PME qui ne se sentent pas concernées ou qui n’osent pas aller vers ces technologies ?

Grégory Duvalet : Je me mets à leur place et je les comprends ! Il y a tellement de « buzzwords » en ce moment, tellement d’initiatives de part et d’autre et les technologies évoluent tellement vite qu’il est facile de s’y perdre !

L’offre du Technocampus Smart Factory a justement été imaginée pour leur permettre d’approcher ces technologies, simplement, avec un accompagnement de proximité.

Que ce soit pour faire le point avec des experts qui pourront d’ailleurs démystifier ces technologies, pour rester en veille sur l’industrie du futur ou bien pour tester nos équipements mutualisés ou se former à l’utilisation de ces technologies… Tout est fait pour leur faire découvrir le potentiel de l’immersif pour la croissance de leur industrie !

Le Challenge InnovAM : 1 semaine dédiée aux entreprises désirant innover !

VIANNEY PIRON

 

Vianney Piron est enseignant chercheur énergétique depuis plus de 15 ans à l’Ecole nationale supérieure d’arts et métiers (ENSAM), sur le campus d’Angers, et, depuis peu, directeur adjoint en charge des formations. Le Challenge InnovAM, qui fait partie de la dynamique French Fab Challenge, il le connaît bien ! Il l’a d’abord expérimenté en tant qu’encadrant auprès des élèves ingénieurs. Et cette année, dans l’attente du retour de Carole Flouret, Responsable des relations entreprises, il l’organise ! Vianney nous partage les atouts de ce challenge formateur pour les étudiants et innovant pour les entreprises du territoire.

 


Comment est né le challenge InnovAM ?

Vianney Piron : Cela vient d’abord d’un état d’esprit. L’ENSAM a toujours eu à cœur de développer des relations très fortes avec les entreprises locales, pour co-construire des solutions innovantes, au service de leur croissance. Ensuite, cela s’explique par nos méthodes pédagogiques. Pour former nos élèves ingénieurs, il est indispensable qu’ils soient immergés dans des projets concrets, confrontés à des problématiques réelles, directement sur le terrain. 40 heures par semestre y sont dédiées dans leur programme. Avant la création du Challenge InnovAM, ces 40h s’étalaient sur 10 semaines, à raison de 4h par semaine : cela n’avançait pas assez vite, et surtout, ça ne mettait pas les élèves en conditions réelles et ne favorisait pas les collaborations avec les entreprises.

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D’où l’idée de ce nouveau format : une semaine complète dédiée à résoudre une problématique d’innovation réellement rencontrée par une entreprise (ou une organisation quelle qu’elle soit). Nous nous sommes vraiment inspirés du challenge imaginé par l’Institut Arts et Métiers de Laval, qui depuis plus de 10 ans, organise le challenge MAYAM selon les mêmes modalités. Le Challenge InnovAM, pour « Innover avec Arts et Métiers » est ainsi né ! Plus difficile à organiser pour nous, mais beaucoup plus efficient pour nos entreprises et nos étudiants !


Quel type de problématiques sont soumis aux étudiants ?

Vianney Piron : Cela dépend vraiment des entreprises, c’est ça qui est génial pour eux ! Il peut s’agir de concevoir un nouveau produit, de revoir complètement une ligne de production… Du moment que cela mobilise leurs compétences techniques, organisationnelles et bien sûr leur capacité d’innovation, tout est permis !

Pour prendre un exemple concret, lors du dernier challenge InnovAM qui a eu lieu en décembre 2021, une entreprise partenaire de longue date a proposé aux élèves de travailler sur un problème bien précis : comment, au déchargement d’un convoyeur particulier, optimiser le « défilmage » des palettes ?

La question peut paraître simple mais en réalité, cela embarque un certain nombre de variables à prendre en compte : la sécurité des opérateurs, la qualité, la nature des matériaux… Je pense aussi à un autre projet qui consistait à repenser complément le poste de travail d’un opérateur à la suite d’un investissement dans une nouvelle machine industrielle : ici ce sont les notions de conditions de travail, de prévention des TMS et de la productivité dont il est question. On peut aussi être dans des logiques beaucoup plus organisationnelles, comme cette municipalité qui a interrogé nos étudiants sur de l’aménagement territorial et l’organisation de nouveaux flux !


Le Challenge InnovAM rencontre-t-il du succès auprès des entreprises ?

Vianney Piron : Beaucoup. Carole Flouret, notre Responsable des Relations Entreprises qui est en charge de l’organisation du challenge habituellement, n’a jamais rencontré de problèmes au niveau du nombre de problématiques à proposer à nos élèves ! Les entreprises y trouvent de nombreux intérêts. Le premier est bien sûr l’apport de solutions innovantes par rapport à des problématiques soit fondamentales pour elles, soit mises de côté par manque de temps. Parce qu’à la fin de la semaine, les élèves leur livrent de vraies recommandations, avec des solutions à mettre en œuvre. C’est aussi une véritable opportunité pour les industries de travailler leur marque employeur, en étant au plus près de nos élèves ingénieurs, dont le profil attire de nombreuses entreprises… Je crois également que c’est une sorte de bouffée d’air pour les équipes internes aux entreprises participantes : elles sortent de leur quotidien, se confrontent à des regards nouveaux et créatifs. Et ça, ça fait toujours du bien !

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Certaines entreprises vont même jusqu’à proposer à nos étudiants de venir travailler sur leur projet in situ. Par exemple, un industriel avec qui nous collaborons depuis longtemps et de stature internationale accueille nos élèves sur site, les nourrit et les loge toute la semaine pour repenser avec eux des bouts de lignes de production, dans une démarche Kaizen. Immersion totale !

 

Notre prochain challenge InnovAM a lieu du 4 au 8 avril prochain, avec là encore des problématiques vraiment intéressantes. À nos étudiants d’être le plus créatifs possible !

 

 

Crédits photos : ENSAM

L’industrie : la tester, c’est l’adopter !

 

Céline Bourdin, dirigeante de CGMP, leader français des arts éphémères de la table, est une amoureuse de l’industrie. Tombée dedans dès son plus jeune âge, aux côtés de ses parents qui ont fondé l’entreprise familiale, elle perpétue les valeurs qui en ont fait la réussite : le Made in France, l’innovation et l’éco-responsabilité. Le costume d’ambassadrice de la French Fab en Pays de la Loire était donc taillé sur-mesure pour elle ! Peu épargnée par les crises qui se succèdent depuis 2 ans, Céline nous partage, malgré tout avec beaucoup d’optimisme et de passion, sa vision de l’industrie.

 


Comment allez-vous chez CGMP ?

Céline Bourdin : Et bien, avec les équipes, nous vivons actuellement une forme de renaissance ! Nous avons été durement frappés par la crise sanitaire, la fermeture des restaurants et la hausse des prix de l’énergie nous affecte pas mal également. Mais nous sommes vraiment dans une dynamique de renouveau. La saison de ski a été exceptionnelle, nous prévoyons de nouvelles collections colorées et bonnes pour le moral, la perspective de refaire des salons en présentiel nous réjouit pour sentir, toucher, voir les matières… Les épreuves que nous traversons décuplent notre capacité de résilience. Nous sommes tous fiers de nous lever le matin en sachant que chaque jour notre entreprise fabrique 10 millions de serviettes, nappes et autres produits d’arts de la table qui égayeront les repas des Français !


L’industrie a beaucoup souffert à cause des problèmes d’approvisionnement et de logistique. Le Made in France que vous prônez depuis des années est-il le remède ?

Céline Bourdin : Effectivement, ceux qui, comme nous, ont fait le choix de produire en France et de favoriser les partenariats avec des fournisseurs locaux ont été davantage préservés. Si nous avons souffert de la crise de notre côté, c’est que le plus gros de notre marché avait cessé son activité… ralentissant donc considérablement la nôtre. Ceci prouve que nous avons tous besoin des uns et des autres. Produire en France oui, c’est une évidence, j’en suis la plus fervente ambassadrice. Mais il faut aussi que nous réfléchissions à l’échelle de l’Europe. Prenons l’exemple actuel de la hausse des coûts de l’énergie, qui va impacter de nombreux industriels.

Si nous voulons être moins dépendants du reste du monde et arrêter de subir, il faut que nous pensions Europe, il faut que nous travaillons ensemble pour être plus forts.

Nous gagnerions aussi à collaborer sur des politiques d’éco-responsabilité par exemple.


Quel impact ont eu ces deux dernières années sur l’image qu’ont les Français de leur industrie ?

Céline Bourdin : Ces 2 dernières années ont redoré notre image, démontrant, par la force des choses, le caractère essentiel des industriels. Comme l’agriculture ! Mais il y a encore un gros travail de réenchantement, notamment auprès des jeunes, pour les inciter à nous rejoindre et à créer l’industrie de demain. Le French Fab Challenge est un excellent moyen de les immerger dans nos univers, et très souvent, ils sont conquis par ce qu’ils y découvrent. Dans nos industries digitales, on est parfois proche de l’expérience jeu vidéo ! Et puis nous agissons concrètement sur des thématiques qui leur sont chères, voire prioritaires dans leur quotidien, comme l’environnement, la qualité de vie au travail, l’inclusion… nous sommes de vrais laboratoires d’innovation ! Mais je crois que pour raconter tout ça, nous devrions laisser plus de place aux jeunes talents de l’industrie aujourd’hui. Nous, en tant qu’ambassadeurs, nous parlons avec notre coeur et notre amour de l’industrie, mais nous n’avons évidemment pas les mêmes codes, pas le même langage pour convaincre la nouvelle génération. Il y a aussi la question des usages – pourquoi ne communiquerions-nous pas sur TikTok pour faire la promotion de l’industrie ? – et des âges : c’est dès le CM1/CM2 que l’on peut agir pour ré-enchanter l’industrie !

Nos usines sont de vrais lieux de vie, en perpétuel mouvement : on y fabrique des choses, on y (res)sent des choses, on partage des sourires, des regards, des belles histoires… et toujours la fierté du travail bien fait. Une fois qu’on y a goûté, on ne peut plus s’en passer !

CAMPUS ANGERS | ARTS ET METIERS Les Foulées Créatives 2021 : un très bon millésime !
© Domaine du Land Rohan

Avec le soutien de Nantes Métropole, l’Université de Nantes propose chaque année à tous ses étudiants de goûter à l’entrepreneuriat grâce à un marathon créatif pluridisciplinaire : « Les Foulées Créatives », qui ont récemment rejoint la dynamique French Fab Challenge. Défiés par les organisations participantes (entreprises, associations, collectivités…), les étudiants ont deux jours pour proposer des solutions innovantes aux problématiques posées. Anaïs Philippe-Magdelaine et Émilie Ragouet, respectivement chargée de projets et chargée de communication à la Mission Entrepreneuriat de l’Université de Nantes nous partagent les retours de l’édition 2021 et les bénéfices des Foulées Créatives. 

 

Quels étaient les défis proposés aux étudiants cette année ?

Émilie Ragouet : Cette année, nous étions sur une thématique encore une fois très inspirante, pour nos étudiants comme pour les organisations participantes : Agriculture et Alimentation. Ces domaines soulèvent de nombreux enjeux, d’un point de vue social, écologique, économique mais aussi scientifique et culturel… et donc autant de défis à relever ! Les équipes d’étudiants ont ainsi été challengées sur des problématiques aussi diverses que variées.

Pour ne prendre que quelques exemples, Amo.farm, une plateforme de livraison citoyenne locale de paniers de producteurs, a interrogé les étudiants sur la manière de rapprocher les urbains de l’agriculture locale. Handi-Gaspi, qui valorise les invendus de pains biologiques pour fabriquer des biscuits bio avec des travailleurs en situation de handicap, a challengé les équipes sur le développement de ses gammes de produits. Le défi du MIN de Nantes concernait lui la création de nouveaux services pour ses usagers.

Des problématiques globales donc, qui nécessitent la mobilisation de nombreuses expertises, d’où l’intérêt de créer des équipes d’étudiants pluridisciplinaires de l’Université de Nantes : Langues et Cultures Étrangères, IAE Economie et Management, IGARUN, IUT de Nantes, IUT de Saint-Nazaire, Lettres et Langages, Polytech, Sciences et techniques, STAPS, mais aussi une dizaine d’étudiants d’Oniris.

Concrètement, comment se déroulent les Foulées Créatives ?

Anaïs Philippe-Magdelaine : Ce sont deux jours en totale immersion créative ! Cette année, les étudiants étaient réunis au Domaine du Land Rohan, un lieu convivial en pleine nature, propice à l’émergence d’idées innovantes. Le marathon est rythmé par des temps forts, dédiés à la créativité, à l’idéation, à la définition de persona et de business model… grâce à des outils dédiés à la création et à la structuration de projet. Coachés par un bureau d’experts et des collaborateurs du PEPITE*, les étudiants sont baignés dans une démarche de design thinking, qui place l’utilisateur au cœur de la réflexion et de l’élaboration de solutions créatives et innovantes. À l’issue de ces 2 jours intensifs, les équipes pitchent leurs solutions aux organisations et leur remettent des livrables à forte valeur ajoutée. Un couple équipe / organisation est désigné grand gagnant de l’édition. Cette année, c’est Atelier PotPote et son équipe qui ont été lauréats, avec un projet particulièrement inspirant.

Quels sont les bénéfices pour les entreprises et autres organisations proposant leurs défis ?

Anaïs Philippe-Magdelaine : C’est une démarche d’open innovation très enrichissante à plein d’égards. D’une part, elles bénéficient d’un nouveau regard sur des problématiques qui font leur quotidien et/ou qui conditionnent leur réussite, un regard précieux puisque qu’hybride et pluridisciplinaire. L’ouverture offerte par cette expérience peut être génératrice d’innovations d’usage, de produit ou de services à forte valeur ajoutée. C’est aussi un moyen de rencontrer de nouveaux talents, de nouvelles compétences, qui seront demain, soit sur le marché du travail, soit disponibles pour poursuivre la réflexion dans le cadre de projets tutorés, de stages, d’alternances… C’est enfin une manière de faire découvrir leur marque et leur offre aux étudiants de l’Université de Nantes. Mais les intérêts dépendent aussi de la maturité de l’organisation participante. Une start-up tout juste naissante pourra valider la pertinence de son concept auprès d’un public captif, alors qu’une collectivité pourra bénéficier d’une proposition disruptive pour des services existants depuis longtemps.

Les Foulées Créatives s‘inscrivent donc vraiment dans l’état d’esprit French Fab Challenge : un challenge à relever par tous les étudiants inspirés au service de la performance des organisations des Pays de la Loire !

* Le PÉPITE (Pôle Étudiant pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat) des Pays de La Loire, dispositif porté par l’Université de Nantes en coordination avec les universités d’Angers et du Mans, permet aux étudiants et diplômés de conjuguer études et entrepreneuriat au travers d’actions labellisées proposées dans les établissements du territoire ligérien.

Envie de tenter l’expérience ? La prochaine édition aura lieu en novembre 2022 ! Pour être informé de la thématique de cette future édition, contactez Anaïs PHILIPPE-MAGDELAINE
INSTITUT LAVAL | ARTS ET MÉTIERS | CHALLENGE MAYAM 2022 SODISTRA X ICAM : cas d’école d’une collaboration fructueuse !

Preuve des bénéfices de s’allier avec le monde académique, l’Icam Ouest a conçu, avec ses étudiants ingénieurs, un outil de modélisation thermique permettant à Sodistra, spécialiste des solutions de traitement de l’air, de capter de nouveaux marchés.

Sodistra est partenaire de l’école d’ingénieurs à Nantes depuis 2018, avec des ambitions claires : booster son activité recherche & développement pour conserver sa position de leader sur le marché, et s’ouvrir à d’autres segments. Et ça marche ! Depuis la mise en place de cette collaboration, Sodistra a pu bénéficier des fruits de travaux à forte valeur ajoutée :

Icam et Sodistra

 

  • Une étude des performances énergétiques de ses produits
  • Une étude sur les performances d’un nouveau matériau
  • La mise au point de ce fameux outil 3D de modélisation thermique et mécanique pour créer des modèles de prévision du comportement de ses produits dans des conditions réelles. Un atout de poids pour l’aide à la décision des dirigeants lorsque Sodistra répond à des appels d’offres !

 

Comment ça marche ?

L’Icam Ouest, site de Nantes, dispose d’un pôle « Services aux entreprises » qui accompagne chaque année des dizaines d’industriels dans l’optimisation de leurs performances et le développement d’innovations technologiques.  Les étudiants de 5ème année y participent activement dans le cadre de leur mémoire de fin d’études, pour lequel ils travaillent sur une problématique d’entreprise en tant qu’ingénieurs projets pendant 6 mois. Pour Sodistra, ce sont 8 élèves ingénieurs, accompagnés des chefs de projets et experts salariés de l’Icam Ouest qui se sont mobilisés.

Pas étonnant que Sodistra s’appuie en toute confiance sur les compétences des jeunes talents. Son président, Erwan Coatanéa, ambassadeur de la French Fab, est intimement convaincu qu’« ilfaut prendre de l’élan et partir à la conquête de nouvelles ressources, compétences et envies ». Une démarche qu’il juge indispensable à la bonne santé des industries françaises. (À lire : l’interview d’Erwan Coatanéa sur le site de la French Fab)

L’expérience Sodistra démontre en plus que c’est une collaboration gagnante / gagnante : les élèves ingénieurs acquièrent une expérience unique grâce à des projets concrets et porteurs, à valoriser dès leur fin d’études ; l’industriel en retire soit un regard neuf, soit des solutions innovantes, le différenciant sur son marché. À l’image de French Fab Challenge !

Regards croisés : « Toutes les entreprises peuvent innover ! »

Charlotte DuvalChristian Travier

Organisé depuis 2011 par Laval Mayenne Technopole, le Challenge Compétences, qui s’est associé en 2020 à la dynamique French Fab Challenge, permet chaque année à une quinzaine d’entreprises mayennaises de mobiliser des étudiants du département pour susciter de nouveaux projets d’innovation. Fort de ce succès, le dispositif se déploie désormais en Sarthe. Nous sommes allés à la rencontre de  Christian Travier, directeur de Laval Mayenne Technopole, et Charlotte Duval, chargée d’accompagnement des entreprises, qui coordonne le Challenge Compétences.

Interview croisée de ces deux passionnés, qui nous partagent leurs points de vue sur les bénéfices de l’innovation pour toutes les entreprises.


Qu’est ce qui rend le dispositif Challenge Compétences unique et utile pour tous ceux qui y participent ?

Charlotte Duval  : Pour moi, c’est un programme gagnant à tout point de vue ! Pour les étudiants d’abord, qui bénéficient d’une première expérience professionnelle vraiment immersive car ils ont carte blanche. Pour les entreprises ensuite, qui prennent le temps de rompre avec leur quotidien et profitent d’un œil neuf et compétent, bousculant leurs habitudes. Pour les écoles enfin, qui professionnalisent leurs formations et renforcent les liens entre les mondes économique et académique.

Christian Travier : Tout à fait d’accord avec Charlotte ! Je voudrais juste insister sur un point. Lorsque nous avons lancé le Challenge Compétences en 2011, l’open innovation était encore très peu connue. On sait dorénavant quelles sont ses vertus ! L’innovation ne peut pas se limiter à un processus uniquement interne à l’entreprise : l’ouvrir au monde extérieur est nécessairement générateur de nouvelles et bonnes idées. L’écoute clients par exemple permet de faire performer son offre en s’adaptant au mieux à leurs besoins. La proximité avec des laboratoires de recherche permet d’aller sur des terrains encore inexplorés. Et bien, impliquer le monde des étudiants dans l’évolution de son entreprise est là aussi vecteur de valeur ajoutée : soit parce qu’ils ont une vision en phase avec celle des clients de demain, soit parce qu’ils ont des compétences différentes de celles que possède l’entreprise en interne.


Qui sont les entreprises participant au Challenge Compétences ?

Christian Travier : Il n’y a pas de profil type ! Pour certaines entreprises, c’est une immersion dans une première expérience d’innovation. Pour d’autres, ce n’est pas une première, mais une nouvelle façon d’aborder l’innovation. Une chose est certaine : toutes ressortent grandies de cette aventure !

Charlotte Duval : Effectivement, les entreprises sont toutes différentes mais elles partagent toutes quasiment un point commun : à la fin de leur Challenge Compétences, elles sont bluffées !  Surprises positivement par la qualité des recommandations faites par les étudiants, souvent bousculées dans leur routine, régulièrement séduites par les idées proposées. D’ailleurs, suite à une enquête menée pour les 10 ans du Challenge Compétences, 70 à 80 % des entreprises disent vouloir mettre en œuvre les projets proposés, et, dans la réalité, ce sont 33 projets qui ont été concrétisés depuis la naissance du challenge. (Pour plus d’infos sur les résultats de l’enquête, voir l’article « Bienvenue Challenge Compétences ! » ndlr)


L’innovation de manière générale est-elle un remède efficace aux nombreuses turbulences que nous traversons ?

Christian Travier : Pour filer la métaphore, plus qu’un remède, l’innovation est pour moi une hygiène de vie à adopter par toutes les entreprises ! On a souvent tendance à innover quand ça va mal, pourtant, anticiper le futur, pas de manière cyclique mais bien de manière permanente, c’est la clé de l’épanouissement économique. Bien sûr, c’est facile à dire, mais pas facile à faire quand on gère déjà un quotidien soutenu, avec « la tête dans le guidon ». Mais innover, c’est avant tout un état d’esprit. Si les entreprises prennent l’habitude, le réflexe d’interroger ce qu’elles font, d’adopter une posture positive face aux changements, l’innovation deviendra naturelle et source de développement. (Pour aller plus loin dans la réflexion autour de l’innovation, consultez l’excellent blog de Christian Travier, un pas dans l’inconnu ndlr)

Charlotte Duval : Je crois qu’il est important de rappeler que l’innovation ne se limite pas à des nouveautés technologiques. Innover, c’est avant tout s’intéresser aux attentes de ses clients et re-challenger constamment son offre pour y répondre le plus parfaitement possible. Et innovation n’est pas forcément synonyme de révolution : cela peut être simplement une nouvelle façon d’adresser une clientèle, une nouvelle façon de communiquer… il n’y a pas de petites idées !


Dans le cadre de Challenge Compétences, quelles innovations vous ont particulièrement touchés dernièrement ?

Charlotte Duval : Il y en a tellement… mais il faut faire un choix. Là, immédiatement, je pense à La Corévatine. Ce cuisinier-traiteur de Saint-Berthevin a évidemment fortement pâti de la crise sanitaire. Avec l’accompagnement des étudiants de l’IUT Laval en hygiène / qualité / communication / marketing, ils ont lancé, 1 mois après le challenge, leur « Confinebag », un système de repas à emporter. Ils ont eu le courage, en pleine tempête, de cibler une nouvelle clientèle, ce qui leur a permis de rebondir. Je pense aussi à Martin 3D, un cabinet de conseil, formation et bureau d’études spécialisé en carrosserie industrielle. Lors de leur Challenge Compétences, les étudiants de l’ESIEA, école d’ingénieurs dans les métiers du numérique, leur ont proposé de développer un outil logiciel sur tablette, pour faciliter le contrôle qualité des véhicules. Depuis, l’idée a fait son chemin et Martin 3D a créé une nouvelle entreprise dédiée à ce logiciel ! Je cite volontairement des TPE/PME pour affirmer haut et fort que l’innovation s’adresse vraiment à toutes les entreprises.


Le Challenge Compétences a fêté ses 10 ans en 2021. Quel intérêt pour votre dispositif de rejoindre la dynamique French Fab Challenge ?

Christian Travier : French Fab Challenge est une dynamique régionale, et il nous a paru tout à fait naturel de nous y associer. L’innovation n’est pas le pré-carré de tel ou tel acteur du développement économique : pour la diffuser le plus largement possible, il faut que nous unissions nos voix et nos forces ! Le Challenge Compétences est un dispositif bien rôdé, générateur de valeur ajoutée pour le territoire, et nous avons vraiment l’envie de transférer cette méthode au plus grand nombre. Nous l’avons d’ailleurs déjà fait en Sarthe : Le Mans Innovation organise dorénavant son propre Challenge Compétences pour son département ! Le dispositif dépasse d’ailleurs largement nos frontières : Charlotte a récemment animé 2 webinaires au niveau européen pour promouvoir la démarche.


Et si Laval Mayenne Technopole faisait son propre Challenge Compétences ?

Charlotte Duval : Et bien nous l’avons déjà fait ! Nous avons fait participer notre boutique Neoshop, qui vendait les innovations de start-up que nous accompagnions. Les propositions ont vraiment été bluffantes. Avec la création d’une borne de réalité virtuelle et un système d’hologramme… La barre était haute !

Bilan d’un road trip ligérien orienté Industrie du futur

Les « Smart Audits » de l’Icam 

L’Icam Ouest, école d’ingénieurs pluridisciplinaires basée à la Roche-Yon, Nantes et Vannes, est connue et reconnue pour les liens forts qu’elle développe avec les industriels (lire à ce sujet l’interview de Rémi Chevret, chargé de relation / services aux entreprises et ambassadeur de l’Icam Ouest, ndlr). L’école, déjà très investie dans French Fab Challenge, a une nouvelle fois fait preuve d’inventivité, en proposant aux entreprises des Pays de la Loire un nouveau format d’accompagnement agile : les « Smart Audits ». 

Gratuit et sans engagement, ces « Smart Audits » ont été pensés pour accompagner les industriels dans l’identification de pistes d’amélioration orientées industrie du futur en 3 étapes clés : 

  1. Un audit sur place, au sein même de l’entreprise
  2. Une analyse avec les experts de l’Icam
  3. Une restitution, avec mise en lumière des leviers majeurs

De février à juin 2021, Nathan GUILLOTEAU et Hugo DROUET, 2 ingénieurs par apprentissage formés à l’Icam Vendée , ont ainsi parcouru les Pays de la Loire et réalisé un total de 16 « Smart Audits », dans des entreprises telles que Selva, Serma Anjou, Sepro, Monroc etc… ! 

Les 16 entreprises accompagnées ont pu bénéficier d’un œil neuf, grâce à des échanges constructifs orientés Industrie du Futur, sur la conception des produits et process, les opérations de fabrication, la dimension humaine, l’écologie… et surtout, elles ont pu profiter de restitutions identifiant les points forts et les pistes d’évolution potentielles !

Infographie - Smart-audits-icam-ouest

Une première saison au bilan plus que positif… On attend avec impatience la prochaine qui devrait avoir lieu en février 2022, en faisant évoluer le dispositif et en lien étroit avec les partenaires tels que Solutions&co, la CCI et l’UIMM ! 

En attendant, des témoignages d’entreprises, telles que TFCM (sous-traitant en tôlerie industrielle basé à Damvix – 85) engagées avec l’Icam Vendée dans des processus d’intégration de cobot, ont eu lieu à Proxinnov vendredi 17 septembre dernier.

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