Spécialité : Environnement
Equipementier et sous-traitant de l’automobile et de l’industrie, l’entreprise SIA Industrie, implantée dans la Sarthe, connaît une forte croissance. Pour y faire face, elle a lancé un projet d’automatisation de ses lignes de production avec, notamment, l’intégration d’un robot laser. Le dispositif AMI Industrie du futur de la Région des Pays de la Loire soutient la PME dans cette démarche.
Créée à l’origine en 1829 en tant que conserverie, basée à la Suze-sur-Sarthe, SIA Industrie développe et produit des équipements intérieurs, carrosseries et pièces plastiques pour les véhicules et d’autres secteurs de l’industrie. L’entreprise, dont l’actionnaire est depuis 2022 le groupe plasturgiste français Well-In-Plast, a ainsi développé des savoir-faire en matière de thermoformage (produits de carrosserie, habillage intérieur, vitrage), de thermocompression (pièces pour l’habillage intérieur et composites thermoplastiques) et de sellerie-garnissage (couchettes, éléments d’habillage et capotes). La PME, qui emploie 94 salariés, a réalisé en 2023 un chiffre d’affaires historique de 26 M€. Cette performance repose sur une conjoncture porteuse pour le marché des poids lourds et une diversification de ses activités sur le segment des véhicules de loisirs (camping-cars…).
Image : SIA Industrie
Productivité, sécurité, optimisation
« Quand j’ai pris la direction du site en mai 2023, ma première mission a été de mener une étude capacitaire pour voir si nos moyens industriels permettaient de répondre à la hausse du carnet de commandes. J’ai détecté qu’avec la croissance des volumes, nous allions devoir investir rapidement pour répondre à la demande des clients. Dans ce contexte, j’ai d’abord rencontré le développeur économique de la communauté de communes Val de Sarthe. Il m’a mis en relation avec Christophe Lecourt, développeur économique de Solutions&co dans la Sarthe qui m’a informé de la possibilité d’être accompagné par le dispositif Industrie du Futur en m’orientant vers la Direction de l’Entreprise et de l’innovation de la Région. Ce réseau de développeurs économiques a bien fonctionné », raconte Éric Mauboussin, qui a pris la direction de l’usine SIA Industrie après avoir travaillé une vingtaine d’années dans un groupe automobile.
Dans le cadre de ce dispositif, SIA Industrie a été accompagné par le prestataire Actemium pour étudier, valider et déployer les solutions permettant de relever le défi de la croissance des volumes. La réponse est apparue sous la forme d’une modernisation du parc machine et de la robotisation d’une partie de la production, incluant notamment la mise en place sur trois ans, de deux robots de découpe laser. « En mettant en flux les thermoformeuses et l’usinage, cet équipement présente plusieurs avantages. Il nous synchronise avec les clients, il réduit les stocks de produits semi-finis, compacte ainsi la surface de production nécessaire et réduit les besoins en fonds de roulement. Moins énergivore qu’un centre d’usinage 5 axes classique, il optimise la consommation d’électricité. En évitant aux opérateurs d’utiliser une scie verticale, il améliore la sécurité. Au total, notre outil de production est plus moderne, plus rapide et nous permet de mieux répondre aux besoins de nos clients », énumère le dirigeant.
Un dispositif au service du « Made in France »
De la phase de diagnostic, à l’expérimentation et jusqu’à l’installation de la cellule robotisée pendant la période estivale d’arrêt de l’usine, la PME a été accompagnée par le dispositif AMI du futur, tant dans sa dimension conseil que financière. SIA Industrie a ainsi été aidée par la Région à travers une subvention de 23 000 € pour la phase de diagnostic et d’étude de faisabilité, d’un prêt à taux zéro de 50 000 € pour financer la phase d’intégration et de test et d’un prêt de 600 000 € au taux de 2,3%, assorti d’un différé d’amortissement, pour la phase de déploiement opérationnel.
« Je remercie la Région des Pays de la Loire pour son soutien à l’industrie française. Le dispositif AMI Industrie du Futur permet à une PME de s’emparer d’une technologie pour créer des emplois, gagner en compétitivité et pérenniser son développement », conclut Éric Mauboussin.
Cet investissement de 3 M€ doit permettre d’augmenter les capacités de production de SIA Industrie d’au moins 25% pour le thermoformage et 40% pour l’usinage.
SIA Industrie en chiffres
. 94 salariés
. 26 M€ de CA en 2023
. 3 M€ d’investissement
L’AMI Industrie du futur pour renforcer la compétitivité des entreprises industrielles des Pays de la Loire
Créé par la région des Pays de la Loire, l’AMI (Appel à Manifestation d’Intérêt) Industrie du futur est un dispositif qui a pour objectif de renforcer la compétitivité des PMI régionales par la transformation/modernisation de leur outil de production. Depuis 2023, il intègre également une dimension de transition écologique.
Conçu dans une logique de parcours, il comprend 3 phases :
- Diagnostic-Etude de faisabilité,
- Preuve du concept et expérimentation,
- Déploiement et intégration.
Depuis sa création en 2017, 350 entreprises industrielles ont été accompagnées par le dispositif (hors 2024).
Vous avez un projet, vous souhaitez vous renseigner sur ce dispositif d’aide : contacter le développeur économique de Solutions&co de votre secteur. Accompagnement 360° – Vos contacts – Solutions&Co Pays de la Loire (solutions-eco.fr)
LES FOULÉES CRÉATIVES | NANTES Agogy met le feu avec Challenge Compétences !
Il y a plus de 20 ans, le fondateur d’Agogy, Stéphane Legrand, alors formateur pour les Sapeurs-Pompiers de Paris fait un constat : l’ingénierie pédagogique pour performer, doit innover ! Il développe alors des approches ludiques, immersives… et efficaces. Fort de cette expérience, il crée PROINSEC, un cabinet conseil en prévention des risques usant des nouvelles technologies. Son développement connaît un tournant en 2015, lorsqu’il participe au Challenge Compétences, avec l’institut Laval Arts et Métiers et ses étudiants-ingénieurs.
Depuis, Agogy, créatrice de solutions de formations innovantes dans le domaine de la prévention des risques, est née. Stéphane Legrand nous raconte.
Pour commencer, qu’est-ce que l’innovation pour Agogy ?
Stéphane Legrand : Agogy porte l’innovation dans son ADN. C’est la contraction du terme « Andragogie », qui signifie « pratique de l’éducation des adultes », notre cœur d’activité. Nous le faisons de manière innovante car nous centrons véritablement nos formations sur l’humain, en nous appuyant sur toutes les opportunités offertes par les nouvelles technologies. Depuis des années, nous sommes convaincus qu’en créant des expériences concrètes, ludiques et interactives, nous augmenterons considérablement l’efficacité des formations. Et la réalité nous le prouve chaque jour chez Agogy !
Dans quelle mesure votre participation au Challenge Compétences a-t-elle contribué à la création d’Agogy ?
Stéphane Legrand : Après mon départ des Sapeurs-Pompiers de Paris, mon désir de révolutionner la formation pour aider ces héros du quotidien, et plus largement, pour prévenir des risques incendie, ne m’a jamais quitté. J’ai toujours eu ce rêve : mettre le feu littéralement dans les environnements de travail, pour former les stagiaires en situation réelle. Grâce au Challenge Compétences, en seulement une semaine, les étudiants-ingénieurs de l’Institut Arts et Métiers de Laval, l’ont réalisé : c’est avec eux qu’est né le 1er simulateur d’extinction des feux en réalité augmentée au monde, au stade démonstrateur. Le centre de ressources technologiques Clarté m’avait déjà fait découvrir la Réalité Augmentée et j’en ai vérifié les effets puissants en matière de formation. Tout s’est accéléré ensuite : le chiffre d’affaires de mon cabinet PROINSEC s’est considérablement développé, puis j’ai décidé de créer Agogy pour me concentrer encore davantage sur le développement de cette innovation mondiale, en collaboration avec Clarté. J’ai été incubé chez Laval Mayenne Technopole, bénéficié de nombreuses aides des Pays de la Loire, le PL2I par exemple, d’un prêt initiative Mayenne… Aujourd’hui, notre simulateur, baptisé XR FIRE TRAINER, permet de simuler un feu hyper réaliste interagissant avec l’environnement réel, jusqu’à en sentir l’odeur! C’est une fierté d’avoir créé cette combinaison de technologies unique au monde, au cœur de la Mayenne.
La réussite d’Agogy est vraiment liée à l’accompagnement de tout cet écosystème mayennais-ligérien et le Challenge Compétences en est la genèse.
Quelles sont les perspectives de développement pour Agogy ?
Stéphane Legrand : Elles sont nombreuses ! Notre outil va déjà permettre à de nombreux Sapeurs-pompiers de s’entraîner dans des conditions bien plus efficaces et immersives. Cette solution est d’ailleurs un vrai plus pour l’environnement, puisqu’on démultiplie les occasions de formation de manière virtuelle, mais en conservant la sensation du réel. D’un autre côté, plusieurs organismes de formation ont déjà fait l’acquisition de leur XR FIRE TRAINER. Nous accélérons désormais notre développement en France et visons demain l’international, notamment en Afrique et au Canada. Et après-demain, nous pourrons développer notre technologie sur d’autres problématiques de prévention ! Ce n’est que le début de l’aventure, et je tiens à remercier chaleureusement Laval Mayenne Technopole de m’avoir offert la possibilité de participer au Challenge Compétences et bien sûr tous les étudiants-ingénieurs, enseignants chercheurs de l’institut Laval Arts et Métiers.
Quand le Challenge Compétences permet de transformer des rêves en réalité…
Trioworld X ICAM : un partenariat gagnant / gagnantL’entreprise Trioworld, située à Ombrée-d’Anjou dans le Maine-et-Loire, fait partie du groupe suédois du même nom, leader européen des solutions de films en polyéthylène durables. Le site angevin est plus particulièrement spécialisé dans les films à destination du marché agricole (enrubannage, ensilage, film de paillage, de protection…) et produit 25 000 tonnes de films par an. Autre particularité de taille : le site se distingue par une avance significative dans le domaine du recyclage, dont il a fait l’un de ses piliers stratégiques. La recette ? Une très forte culture interne de la R&D, des investissements constants… et la capacité à s’entourer de compétences externes innovantes, dont font partie les étudiants ingénieurs de l’ICAM !
Thierry Gauchet, Directeur Général de Trioworld France, nous présente les bénéfices de ce partenariat gagnant / gagnant.
L’industrie du plastique est en pleine mutation. Comment Trioworld se positionne par rapport à ces enjeux de durabilité ?
Thierry Gauchet : Chez Trioworld, la prise de conscience de cette nécessaire transformation ne date pas d’hier : nous étions précurseurs en ouvrant notre première usine de recyclage en 1985, et nous avons accéléré significativement cette politique depuis une dizaine d’années. Nous avons d’ailleurs obtenu plusieurs éco-certifications dont le très exigeant label Blue Angel pour nos films d’ensilage, grâce au développement de l’usage de matières plastiques recyclées. Nous sommes convaincus que des solutions durables et rentables sont possibles pour notre marché, et nous investissons beaucoup en R&D sur le sujet. Notre ambition, pour faire simple : reconvertir un maximum de plastique usagé en le recyclant, puis en l’extrudant, pour la réintroduire dans nos cycles de production. Il y a bien évidemment un enjeu environnemental, que nous connaissons tous, mais aussi un enjeu de souveraineté et d’indépendance par rapport aux producteurs de matières qui sont de plus en plus hors d’Europe.
Grâce à nos convictions et nos investissements, sur les 25 000 tonnes annuelles que nous produisons, nous réintroduisons 9000 tonnes regranulées dans nos produits. C’est une véritable fierté pour tous nos collaborateurs, qui inspirent nos homologues scandinaves, pourtant souvent plus en avance que la France sur ces sujets clés.
Vous challengez régulièrement les étudiants de l’ICAM pour innover sur des projets liés au recyclage : pouvez-vous nous raconter ?
Thierry Gauchet : Cela fait près de 5 ans que nous travaillons avec différentes équipes d’étudiants de l’ICAM. Nous faisons souvent appel à leurs compétences et à leurs regards pour conforter notre avance stratégique en matière de recyclage. Le dernier projet en date concerne la conception d’une ligne de tri entièrement automatisée, grâce à un assemblage inédit de technologies. Avec cette innovation, nous visons un triple objectif : affiner encore plus la qualité du tri, accroître sa vitesse, autrement dit la rentabilité, mais aussi réduire la pénibilité de ce travail manuel, particulièrement fastidieux pour les opérateurs. Le robotiser au maximum et réserver les compétences de nos collaborateurs à des tâches à plus forte valeur ajoutée était une évidence pour nous. Les étudiants de l’ICAM nous ont permis d’aller plus vite et de mener à bien à ce projet : la ligne de tri est en train d’être testée, avant d’être déployée et même brevetée.
Les élèves ingénieurs de l’ICAM me surprennent chaque fois davantage par leur implication, leur professionnalisme et leur volonté de faire grandir nos projets. Pour illustrer, nous avons pu tester grâce à eux de nombreuses technologies pour notre ligne de tri, par leurs échanges avec des partenaires potentiels à l’échelle européenne. Ils se sont même déplacés en Allemagne et en Autriche pour comparer et évaluer les différentes solutions. Les compétences qu’ils développent au sein de l’ICAM, l’encadrement dont ils bénéficient, et la culture industrielle de l’école sont aussi de véritables atouts.
Recommanderiez-vous à vos homologues industriels de vous entourer de compétences et d’inspirations étudiantes ?
Thierry Gauchet : Tout à fait ! En matière d’innovation, c’est un vrai plus ; une ouverture d’esprit et une vision « fraîche » sur des sujets centraux. C’est aussi un moyen de multiplier les opportunités d’innovation, car, même si certains projets menés avec les étudiants n’aboutissent pas, nous collectons de la donnée pour de futurs sujets, nous défrichons des territoires sur lesquels nous n’avons pas forcément le temps ou l’habitude d’aller… C’est aussi très bénéfique pour nos équipes en interne : ils se ressourcent auprès des étudiants. Ils s’ouvrent, sortent de leur quotidien, restent en veille et cultivent aussi le plaisir qu’ils ont à transmettre leurs savoirs, leurs expériences. Car il ne faut pas se tromper, pour que le partenariat soit gagnant / gagnant, il faut s’impliquer auprès des étudiants. Leur laisser suffisamment de liberté pour qu’ils puissent exprimer leur créativité, tout en leur donnant un cadre pour participer à leur formation et évidemment, obtenir des résultats positifs de leurs contributions. Cela nous demande de l’agilité et de l’investissement, mais le résultat vaut vraiment le coup !