ISG Challenge ESSCA 2023 ESSCA | SCHOOL OF MANAGEMENT Challenge ESSCA 2022 En immersion au Technocampus Smart Factory

Grégory Duvalet est conseiller technologique en Réalité Virtuelle (RV), Réalité Augmentée (RA) et Intelligence Augmentée (IA) chez Clarté, le CRT de référence dans le domaine des technologies immersives basé à Laval. Mais c’est à Montoir de Bretagne, au sein du Technocampus Smart Factory de la Région des Pays de la Loire, qu’il prodigue ses conseils aux entreprises industrielles, afin qu’elles s’approprient les usages et les bénéfices des technologies immersives. Il nous raconte en quoi le Technocampus Smart Factory et ses salles immersives sont de véritables opportunités pour l’écosystème industriel ligérien.


Quelles sont les missions du Technocampus Smart Factory et quel y est votre rôle ?

Grégory Duvalet : Les Technocampus en Pays de la Loire, de manière générale, ont pour objectif de mettre à la disposition des entreprises des ressources technologiques, qui peuvent contribuer à leur compétitivité industrielle. Au Technocampus Smart Factory, grâce à nos équipements mutualisés de pointe, nous donnons l’opportunité aux industriels d’utiliser les technologies immersives pour optimiser leur chaîne de valeur, de la conception de machines, de produits, d’outils, à leur maintenance. Mon rôle est justement de sensibiliser les PME aux vertus des technologies immersives dans le domaine du manufacturing, de les conseiller et d’accompagner les utilisateurs de nos salles immersives dans leurs projets. Les compétences uniques et reconnues de Clarté dans ce domaine couplées aux équipements du Technocampus Smart Factory nous permettent vraiment d’offrir des services très qualitatifs aux industriels. Nous organisons également de nombreux événements, ou nous nous associons à des rendez-vous déjà existants, pour sensibiliser les industriels : des portes-ouvertes, des webinaires… et évidemment, le Laval Virtual qui a lieu cette année du 12 au 14 avril 2022 !


Justement, quels sont les intérêts des technologies immersives pour les PME industrielles et l’industrie en général ?

Grégory Duvalet : On peut concevoir une nouvelle usine en mode virtuel et en visualiser tous les espaces, tester de nouveaux process avant de les mettre réellement en œuvre, optimiser la conception d’une nouvelle machine, étudier l’ergonomie des postes de travail et tester les scénarios les plus qualitatifs pour les opérateurs, former ses salariés à de nouvelles méthodes… Il y a énormément d’applications industrielles !

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Prenons l’entreprise Bobcat à Pontchâteau, leader industriel en conception, fabrication, commercialisation et distribution de matériel compact, que nous avons accompagnée. Nous avons récupéré leurs données 3D, pour les transposer en Réalité Virtuelle puis Bobcat a réuni toutes les parties prenantes du projet (ingénieurs, opérateurs, experts…) au Technocampus Smart Factory pour une séance immersive. Ils ont pu, en équipe, découvrir la machine à 360°, sous toutes ses coutures, à échelle 1.

 

Cela leur a permis de mieux se projeter, et donc de mieux échanger, de repérer des optimisations à effectuer… le tout sur une seule journée !

Une efficacité inégalée, qui s’est matérialisée par un gain de 4 mois sur la concrétisation du projet et l’économie d’un prototype réel ! La réalité virtuelle permet vraiment de tester, d’anticiper, d’optimiser, de faire évoluer des projets de manière agile, sans les contraintes des prototypes physiques, souvent coûteux et surtout peu évolutifs.


Que diriez-vous aux PME qui ne se sentent pas concernées ou qui n’osent pas aller vers ces technologies ?

Grégory Duvalet : Je me mets à leur place et je les comprends ! Il y a tellement de « buzzwords » en ce moment, tellement d’initiatives de part et d’autre et les technologies évoluent tellement vite qu’il est facile de s’y perdre !

L’offre du Technocampus Smart Factory a justement été imaginée pour leur permettre d’approcher ces technologies, simplement, avec un accompagnement de proximité.

Que ce soit pour faire le point avec des experts qui pourront d’ailleurs démystifier ces technologies, pour rester en veille sur l’industrie du futur ou bien pour tester nos équipements mutualisés ou se former à l’utilisation de ces technologies… Tout est fait pour leur faire découvrir le potentiel de l’immersif pour la croissance de leur industrie !

Le Challenge InnovAM : 1 semaine dédiée aux entreprises désirant innover !

VIANNEY PIRON

 

Vianney Piron est enseignant chercheur énergétique depuis plus de 15 ans à l’Ecole nationale supérieure d’arts et métiers (ENSAM), sur le campus d’Angers, et, depuis peu, directeur adjoint en charge des formations. Le Challenge InnovAM, qui fait partie de la dynamique French Fab Challenge, il le connaît bien ! Il l’a d’abord expérimenté en tant qu’encadrant auprès des élèves ingénieurs. Et cette année, dans l’attente du retour de Carole Flouret, Responsable des relations entreprises, il l’organise ! Vianney nous partage les atouts de ce challenge formateur pour les étudiants et innovant pour les entreprises du territoire.

 


Comment est né le challenge InnovAM ?

Vianney Piron : Cela vient d’abord d’un état d’esprit. L’ENSAM a toujours eu à cœur de développer des relations très fortes avec les entreprises locales, pour co-construire des solutions innovantes, au service de leur croissance. Ensuite, cela s’explique par nos méthodes pédagogiques. Pour former nos élèves ingénieurs, il est indispensable qu’ils soient immergés dans des projets concrets, confrontés à des problématiques réelles, directement sur le terrain. 40 heures par semestre y sont dédiées dans leur programme. Avant la création du Challenge InnovAM, ces 40h s’étalaient sur 10 semaines, à raison de 4h par semaine : cela n’avançait pas assez vite, et surtout, ça ne mettait pas les élèves en conditions réelles et ne favorisait pas les collaborations avec les entreprises.

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D’où l’idée de ce nouveau format : une semaine complète dédiée à résoudre une problématique d’innovation réellement rencontrée par une entreprise (ou une organisation quelle qu’elle soit). Nous nous sommes vraiment inspirés du challenge imaginé par l’Institut Arts et Métiers de Laval, qui depuis plus de 10 ans, organise le challenge MAYAM selon les mêmes modalités. Le Challenge InnovAM, pour « Innover avec Arts et Métiers » est ainsi né ! Plus difficile à organiser pour nous, mais beaucoup plus efficient pour nos entreprises et nos étudiants !


Quel type de problématiques sont soumis aux étudiants ?

Vianney Piron : Cela dépend vraiment des entreprises, c’est ça qui est génial pour eux ! Il peut s’agir de concevoir un nouveau produit, de revoir complètement une ligne de production… Du moment que cela mobilise leurs compétences techniques, organisationnelles et bien sûr leur capacité d’innovation, tout est permis !

Pour prendre un exemple concret, lors du dernier challenge InnovAM qui a eu lieu en décembre 2021, une entreprise partenaire de longue date a proposé aux élèves de travailler sur un problème bien précis : comment, au déchargement d’un convoyeur particulier, optimiser le « défilmage » des palettes ?

La question peut paraître simple mais en réalité, cela embarque un certain nombre de variables à prendre en compte : la sécurité des opérateurs, la qualité, la nature des matériaux… Je pense aussi à un autre projet qui consistait à repenser complément le poste de travail d’un opérateur à la suite d’un investissement dans une nouvelle machine industrielle : ici ce sont les notions de conditions de travail, de prévention des TMS et de la productivité dont il est question. On peut aussi être dans des logiques beaucoup plus organisationnelles, comme cette municipalité qui a interrogé nos étudiants sur de l’aménagement territorial et l’organisation de nouveaux flux !


Le Challenge InnovAM rencontre-t-il du succès auprès des entreprises ?

Vianney Piron : Beaucoup. Carole Flouret, notre Responsable des Relations Entreprises qui est en charge de l’organisation du challenge habituellement, n’a jamais rencontré de problèmes au niveau du nombre de problématiques à proposer à nos élèves ! Les entreprises y trouvent de nombreux intérêts. Le premier est bien sûr l’apport de solutions innovantes par rapport à des problématiques soit fondamentales pour elles, soit mises de côté par manque de temps. Parce qu’à la fin de la semaine, les élèves leur livrent de vraies recommandations, avec des solutions à mettre en œuvre. C’est aussi une véritable opportunité pour les industries de travailler leur marque employeur, en étant au plus près de nos élèves ingénieurs, dont le profil attire de nombreuses entreprises… Je crois également que c’est une sorte de bouffée d’air pour les équipes internes aux entreprises participantes : elles sortent de leur quotidien, se confrontent à des regards nouveaux et créatifs. Et ça, ça fait toujours du bien !

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Certaines entreprises vont même jusqu’à proposer à nos étudiants de venir travailler sur leur projet in situ. Par exemple, un industriel avec qui nous collaborons depuis longtemps et de stature internationale accueille nos élèves sur site, les nourrit et les loge toute la semaine pour repenser avec eux des bouts de lignes de production, dans une démarche Kaizen. Immersion totale !

 

Notre prochain challenge InnovAM a lieu du 4 au 8 avril prochain, avec là encore des problématiques vraiment intéressantes. À nos étudiants d’être le plus créatifs possible !

 

 

Crédits photos : ENSAM

L’industrie : la tester, c’est l’adopter !

 

Céline Bourdin, dirigeante de CGMP, leader français des arts éphémères de la table, est une amoureuse de l’industrie. Tombée dedans dès son plus jeune âge, aux côtés de ses parents qui ont fondé l’entreprise familiale, elle perpétue les valeurs qui en ont fait la réussite : le Made in France, l’innovation et l’éco-responsabilité. Le costume d’ambassadrice de la French Fab en Pays de la Loire était donc taillé sur-mesure pour elle ! Peu épargnée par les crises qui se succèdent depuis 2 ans, Céline nous partage, malgré tout avec beaucoup d’optimisme et de passion, sa vision de l’industrie.

 


Comment allez-vous chez CGMP ?

Céline Bourdin : Et bien, avec les équipes, nous vivons actuellement une forme de renaissance ! Nous avons été durement frappés par la crise sanitaire, la fermeture des restaurants et la hausse des prix de l’énergie nous affecte pas mal également. Mais nous sommes vraiment dans une dynamique de renouveau. La saison de ski a été exceptionnelle, nous prévoyons de nouvelles collections colorées et bonnes pour le moral, la perspective de refaire des salons en présentiel nous réjouit pour sentir, toucher, voir les matières… Les épreuves que nous traversons décuplent notre capacité de résilience. Nous sommes tous fiers de nous lever le matin en sachant que chaque jour notre entreprise fabrique 10 millions de serviettes, nappes et autres produits d’arts de la table qui égayeront les repas des Français !


L’industrie a beaucoup souffert à cause des problèmes d’approvisionnement et de logistique. Le Made in France que vous prônez depuis des années est-il le remède ?

Céline Bourdin : Effectivement, ceux qui, comme nous, ont fait le choix de produire en France et de favoriser les partenariats avec des fournisseurs locaux ont été davantage préservés. Si nous avons souffert de la crise de notre côté, c’est que le plus gros de notre marché avait cessé son activité… ralentissant donc considérablement la nôtre. Ceci prouve que nous avons tous besoin des uns et des autres. Produire en France oui, c’est une évidence, j’en suis la plus fervente ambassadrice. Mais il faut aussi que nous réfléchissions à l’échelle de l’Europe. Prenons l’exemple actuel de la hausse des coûts de l’énergie, qui va impacter de nombreux industriels.

Si nous voulons être moins dépendants du reste du monde et arrêter de subir, il faut que nous pensions Europe, il faut que nous travaillons ensemble pour être plus forts.

Nous gagnerions aussi à collaborer sur des politiques d’éco-responsabilité par exemple.


Quel impact ont eu ces deux dernières années sur l’image qu’ont les Français de leur industrie ?

Céline Bourdin : Ces 2 dernières années ont redoré notre image, démontrant, par la force des choses, le caractère essentiel des industriels. Comme l’agriculture ! Mais il y a encore un gros travail de réenchantement, notamment auprès des jeunes, pour les inciter à nous rejoindre et à créer l’industrie de demain. Le French Fab Challenge est un excellent moyen de les immerger dans nos univers, et très souvent, ils sont conquis par ce qu’ils y découvrent. Dans nos industries digitales, on est parfois proche de l’expérience jeu vidéo ! Et puis nous agissons concrètement sur des thématiques qui leur sont chères, voire prioritaires dans leur quotidien, comme l’environnement, la qualité de vie au travail, l’inclusion… nous sommes de vrais laboratoires d’innovation ! Mais je crois que pour raconter tout ça, nous devrions laisser plus de place aux jeunes talents de l’industrie aujourd’hui. Nous, en tant qu’ambassadeurs, nous parlons avec notre coeur et notre amour de l’industrie, mais nous n’avons évidemment pas les mêmes codes, pas le même langage pour convaincre la nouvelle génération. Il y a aussi la question des usages – pourquoi ne communiquerions-nous pas sur TikTok pour faire la promotion de l’industrie ? – et des âges : c’est dès le CM1/CM2 que l’on peut agir pour ré-enchanter l’industrie !

Nos usines sont de vrais lieux de vie, en perpétuel mouvement : on y fabrique des choses, on y (res)sent des choses, on partage des sourires, des regards, des belles histoires… et toujours la fierté du travail bien fait. Une fois qu’on y a goûté, on ne peut plus s’en passer !

LES FOULÉES CRÉATIVES | NANTES Agogy met le feu avec Challenge Compétences !

Il y a plus de 20 ans, le fondateur d’Agogy, Stéphane Legrand, alors formateur pour les Sapeurs-Pompiers de Paris fait un constat : l’ingénierie pédagogique pour performer, doit innover ! Il développe alors des approches ludiques, immersives… et efficaces. Fort de cette expérience, il crée PROINSEC, un cabinet conseil en prévention des risques usant des nouvelles technologies. Son développement connaît un tournant en 2015, lorsqu’il participe au Challenge Compétences, avec l’institut Laval Arts et Métiers et ses étudiants-ingénieurs.

Depuis, Agogy, créatrice de solutions de formations innovantes dans le domaine de la prévention des risques, est née. Stéphane Legrand nous raconte.

 

Pour commencer, qu’est-ce que l’innovation pour Agogy ?

Stéphane Legrand : Agogy porte l’innovation dans son ADN. C’est la contraction du terme « Andragogie », qui signifie « pratique de l’éducation des adultes », notre cœur d’activité. Nous le faisons de manière innovante car nous centrons véritablement nos formations sur l’humain, en nous appuyant sur toutes les opportunités offertes par les nouvelles technologies. Depuis des années, nous sommes convaincus qu’en créant des expériences concrètes, ludiques et interactives, nous augmenterons considérablement l’efficacité des formations. Et la réalité nous le prouve chaque jour chez Agogy !

Dans quelle mesure votre participation au Challenge Compétences a-t-elle contribué à la création d’Agogy ?

Stéphane Legrand : Après mon départ des Sapeurs-Pompiers de Paris, mon désir de révolutionner la formation pour aider ces héros du quotidien, et plus largement, pour prévenir des risques incendie, ne m’a jamais quitté. J’ai toujours eu ce rêve : mettre le feu littéralement dans les environnements de travail, pour former les stagiaires en situation réelle. Grâce au Challenge Compétences, en seulement une semaine, les étudiants-ingénieurs de l’Institut Arts et Métiers de Laval, l’ont réalisé : c’est avec eux qu’est né le 1er simulateur d’extinction des feux en réalité augmentée au monde, au stade démonstrateur. Le centre de ressources technologiques Clarté m’avait déjà fait découvrir la Réalité Augmentée et j’en ai vérifié les effets puissants en matière de formation. Tout s’est accéléré ensuite : le chiffre d’affaires de mon cabinet PROINSEC s’est considérablement développé, puis j’ai décidé de créer Agogy pour me concentrer encore davantage sur le développement de cette innovation mondiale, en collaboration avec Clarté. J’ai été incubé chez Laval Mayenne Technopole, bénéficié de nombreuses aides des Pays de la Loire, le PL2I par exemple, d’un prêt initiative Mayenne…  Aujourd’hui, notre simulateur, baptisé XR FIRE TRAINER, permet de simuler un feu hyper réaliste interagissant avec l’environnement réel, jusqu’à en sentir l’odeur! C’est une fierté d’avoir créé cette combinaison de technologies unique au monde, au cœur de la Mayenne.

La réussite d’Agogy est vraiment liée à l’accompagnement de tout cet écosystème mayennais-ligérien et le Challenge Compétences en est la genèse.

Quelles sont les perspectives de développement pour Agogy ?

Stéphane Legrand : Elles sont nombreuses ! Notre outil va déjà permettre à de nombreux Sapeurs-pompiers de s’entraîner dans des conditions bien plus efficaces et immersives. Cette solution est d’ailleurs un vrai plus pour l’environnement, puisqu’on démultiplie les occasions de formation de manière virtuelle, mais en conservant la sensation du réel. D’un autre côté, plusieurs organismes de formation ont déjà fait l’acquisition de leur XR FIRE TRAINER. Nous accélérons désormais notre développement en France et visons demain l’international, notamment en Afrique et au Canada. Et après-demain, nous pourrons développer notre technologie sur d’autres problématiques de prévention ! Ce n’est que le début de l’aventure, et je tiens à remercier chaleureusement Laval Mayenne Technopole de m’avoir offert la possibilité de participer au Challenge Compétences et bien sûr tous les étudiants-ingénieurs, enseignants chercheurs de l’institut Laval Arts et Métiers.

Quand le Challenge Compétences permet de transformer des rêves en réalité… 
Trioworld X ICAM : un partenariat gagnant / gagnant
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© Trioworld

L’entreprise Trioworld, située à Ombrée-d’Anjou dans le Maine-et-Loire, fait partie du groupe suédois du même nom, leader européen des solutions de films en polyéthylène durables. Le site angevin est plus particulièrement spécialisé dans les films à destination du marché agricole (enrubannage, ensilage, film de paillage, de protection…) et produit 25 000 tonnes de films par an. Autre particularité de taille : le site se distingue par une avance significative dans le domaine du recyclage, dont il a fait l’un de ses piliers stratégiques. La recette ? Une très forte culture interne de la R&D, des investissements constants… et la capacité à s’entourer de compétences externes innovantes, dont font partie les étudiants ingénieurs de l’ICAM !

 

Thierry Gauchet, Directeur Général de Trioworld France, nous présente les bénéfices de ce partenariat gagnant / gagnant.

 

L’industrie du plastique est en pleine mutation. Comment Trioworld se positionne par rapport à ces enjeux de durabilité ?

Thierry Gauchet : Chez Trioworld, la prise de conscience de cette nécessaire transformation ne date pas d’hier : nous étions précurseurs en ouvrant notre première usine de recyclage en 1985, et nous avons accéléré significativement cette politique depuis une dizaine d’années. Nous avons d’ailleurs obtenu plusieurs éco-certifications dont le très exigeant label Blue Angel pour nos films d’ensilage, grâce au développement de l’usage de matières plastiques recyclées.  Nous sommes convaincus que des solutions durables et rentables sont possibles pour notre marché, et nous investissons beaucoup en R&D sur le sujet. Notre ambition, pour faire simple : reconvertir un maximum de plastique usagé en le recyclant, puis en l’extrudant, pour la réintroduire dans nos cycles de production. Il y a bien évidemment un enjeu environnemental, que nous connaissons tous, mais aussi un enjeu de souveraineté et d’indépendance par rapport aux producteurs de matières qui sont de plus en plus hors d’Europe.

Grâce à nos convictions et nos investissements, sur les 25 000 tonnes annuelles que nous produisons, nous réintroduisons 9000 tonnes regranulées dans nos produits. C’est une véritable fierté pour tous nos collaborateurs, qui inspirent nos homologues scandinaves, pourtant souvent plus en avance que la France sur ces sujets clés.

Vous challengez régulièrement les étudiants de l’ICAM pour innover sur des projets liés au recyclage : pouvez-vous nous raconter ?

Thierry Gauchet : Cela fait près de 5 ans que nous travaillons avec différentes équipes d’étudiants de l’ICAM. Nous faisons souvent appel à leurs compétences et à leurs regards pour conforter notre avance stratégique en matière de recyclage. Le dernier projet en date concerne la conception d’une ligne de tri entièrement automatisée, grâce à un assemblage inédit de technologies. Avec cette innovation, nous visons un triple objectif : affiner encore plus la qualité du tri, accroître sa vitesse, autrement dit la rentabilité, mais aussi réduire la pénibilité de ce travail manuel, particulièrement fastidieux pour les opérateurs. Le robotiser au maximum et réserver les compétences de nos collaborateurs à des tâches à plus forte valeur ajoutée était une évidence pour nous. Les étudiants de l’ICAM nous ont permis d’aller plus vite et de mener à bien à ce projet : la ligne de tri est en train d’être testée, avant d’être déployée et même brevetée.

Les élèves ingénieurs de l’ICAM me surprennent chaque fois davantage par leur implication, leur professionnalisme et leur volonté de faire grandir nos projets. Pour illustrer, nous avons pu tester grâce à eux de nombreuses technologies pour notre ligne de tri, par leurs échanges avec des partenaires potentiels à l’échelle européenne. Ils se sont même déplacés en Allemagne et en Autriche pour comparer et évaluer les différentes solutions. Les compétences qu’ils développent au sein de l’ICAM, l’encadrement dont ils bénéficient, et la culture industrielle de l’école sont aussi de véritables atouts.

 

Recommanderiez-vous à vos homologues industriels de vous entourer de compétences et d’inspirations étudiantes ?

Thierry Gauchet : Tout à fait ! En matière d’innovation, c’est un vrai plus ; une ouverture d’esprit et une vision « fraîche » sur des sujets centraux. C’est aussi un moyen de multiplier les opportunités d’innovation, car, même si certains projets menés avec les étudiants n’aboutissent pas, nous collectons de la donnée pour de futurs sujets, nous défrichons des territoires sur lesquels nous n’avons pas forcément le temps ou l’habitude d’aller… C’est aussi très bénéfique pour nos équipes en interne : ils se ressourcent auprès des étudiants. Ils s’ouvrent, sortent de leur quotidien, restent en veille et cultivent aussi le plaisir qu’ils ont à transmettre leurs savoirs, leurs expériences. Car il ne faut pas se tromper, pour que le partenariat soit gagnant / gagnant, il faut s’impliquer auprès des étudiants. Leur laisser suffisamment de liberté pour qu’ils puissent exprimer leur créativité, tout en leur donnant un cadre pour participer à leur formation et évidemment, obtenir des résultats positifs de leurs contributions. Cela nous demande de l’agilité et de l’investissement, mais le résultat vaut vraiment le coup !

Une nouvelle illustration des atouts de la dynamique French Fab Challenge.
Regards croisés : « Toutes les entreprises peuvent innover ! »

Charlotte DuvalChristian Travier

Organisé depuis 2011 par Laval Mayenne Technopole, le Challenge Compétences, qui s’est associé en 2020 à la dynamique French Fab Challenge, permet chaque année à une quinzaine d’entreprises mayennaises de mobiliser des étudiants du département pour susciter de nouveaux projets d’innovation. Fort de ce succès, le dispositif se déploie désormais en Sarthe. Nous sommes allés à la rencontre de  Christian Travier, directeur de Laval Mayenne Technopole, et Charlotte Duval, chargée d’accompagnement des entreprises, qui coordonne le Challenge Compétences.

Interview croisée de ces deux passionnés, qui nous partagent leurs points de vue sur les bénéfices de l’innovation pour toutes les entreprises.


Qu’est ce qui rend le dispositif Challenge Compétences unique et utile pour tous ceux qui y participent ?

Charlotte Duval  : Pour moi, c’est un programme gagnant à tout point de vue ! Pour les étudiants d’abord, qui bénéficient d’une première expérience professionnelle vraiment immersive car ils ont carte blanche. Pour les entreprises ensuite, qui prennent le temps de rompre avec leur quotidien et profitent d’un œil neuf et compétent, bousculant leurs habitudes. Pour les écoles enfin, qui professionnalisent leurs formations et renforcent les liens entre les mondes économique et académique.

Christian Travier : Tout à fait d’accord avec Charlotte ! Je voudrais juste insister sur un point. Lorsque nous avons lancé le Challenge Compétences en 2011, l’open innovation était encore très peu connue. On sait dorénavant quelles sont ses vertus ! L’innovation ne peut pas se limiter à un processus uniquement interne à l’entreprise : l’ouvrir au monde extérieur est nécessairement générateur de nouvelles et bonnes idées. L’écoute clients par exemple permet de faire performer son offre en s’adaptant au mieux à leurs besoins. La proximité avec des laboratoires de recherche permet d’aller sur des terrains encore inexplorés. Et bien, impliquer le monde des étudiants dans l’évolution de son entreprise est là aussi vecteur de valeur ajoutée : soit parce qu’ils ont une vision en phase avec celle des clients de demain, soit parce qu’ils ont des compétences différentes de celles que possède l’entreprise en interne.


Qui sont les entreprises participant au Challenge Compétences ?

Christian Travier : Il n’y a pas de profil type ! Pour certaines entreprises, c’est une immersion dans une première expérience d’innovation. Pour d’autres, ce n’est pas une première, mais une nouvelle façon d’aborder l’innovation. Une chose est certaine : toutes ressortent grandies de cette aventure !

Charlotte Duval : Effectivement, les entreprises sont toutes différentes mais elles partagent toutes quasiment un point commun : à la fin de leur Challenge Compétences, elles sont bluffées !  Surprises positivement par la qualité des recommandations faites par les étudiants, souvent bousculées dans leur routine, régulièrement séduites par les idées proposées. D’ailleurs, suite à une enquête menée pour les 10 ans du Challenge Compétences, 70 à 80 % des entreprises disent vouloir mettre en œuvre les projets proposés, et, dans la réalité, ce sont 33 projets qui ont été concrétisés depuis la naissance du challenge. (Pour plus d’infos sur les résultats de l’enquête, voir l’article « Bienvenue Challenge Compétences ! » ndlr)


L’innovation de manière générale est-elle un remède efficace aux nombreuses turbulences que nous traversons ?

Christian Travier : Pour filer la métaphore, plus qu’un remède, l’innovation est pour moi une hygiène de vie à adopter par toutes les entreprises ! On a souvent tendance à innover quand ça va mal, pourtant, anticiper le futur, pas de manière cyclique mais bien de manière permanente, c’est la clé de l’épanouissement économique. Bien sûr, c’est facile à dire, mais pas facile à faire quand on gère déjà un quotidien soutenu, avec « la tête dans le guidon ». Mais innover, c’est avant tout un état d’esprit. Si les entreprises prennent l’habitude, le réflexe d’interroger ce qu’elles font, d’adopter une posture positive face aux changements, l’innovation deviendra naturelle et source de développement. (Pour aller plus loin dans la réflexion autour de l’innovation, consultez l’excellent blog de Christian Travier, un pas dans l’inconnu ndlr)

Charlotte Duval : Je crois qu’il est important de rappeler que l’innovation ne se limite pas à des nouveautés technologiques. Innover, c’est avant tout s’intéresser aux attentes de ses clients et re-challenger constamment son offre pour y répondre le plus parfaitement possible. Et innovation n’est pas forcément synonyme de révolution : cela peut être simplement une nouvelle façon d’adresser une clientèle, une nouvelle façon de communiquer… il n’y a pas de petites idées !


Dans le cadre de Challenge Compétences, quelles innovations vous ont particulièrement touchés dernièrement ?

Charlotte Duval : Il y en a tellement… mais il faut faire un choix. Là, immédiatement, je pense à La Corévatine. Ce cuisinier-traiteur de Saint-Berthevin a évidemment fortement pâti de la crise sanitaire. Avec l’accompagnement des étudiants de l’IUT Laval en hygiène / qualité / communication / marketing, ils ont lancé, 1 mois après le challenge, leur « Confinebag », un système de repas à emporter. Ils ont eu le courage, en pleine tempête, de cibler une nouvelle clientèle, ce qui leur a permis de rebondir. Je pense aussi à Martin 3D, un cabinet de conseil, formation et bureau d’études spécialisé en carrosserie industrielle. Lors de leur Challenge Compétences, les étudiants de l’ESIEA, école d’ingénieurs dans les métiers du numérique, leur ont proposé de développer un outil logiciel sur tablette, pour faciliter le contrôle qualité des véhicules. Depuis, l’idée a fait son chemin et Martin 3D a créé une nouvelle entreprise dédiée à ce logiciel ! Je cite volontairement des TPE/PME pour affirmer haut et fort que l’innovation s’adresse vraiment à toutes les entreprises.


Le Challenge Compétences a fêté ses 10 ans en 2021. Quel intérêt pour votre dispositif de rejoindre la dynamique French Fab Challenge ?

Christian Travier : French Fab Challenge est une dynamique régionale, et il nous a paru tout à fait naturel de nous y associer. L’innovation n’est pas le pré-carré de tel ou tel acteur du développement économique : pour la diffuser le plus largement possible, il faut que nous unissions nos voix et nos forces ! Le Challenge Compétences est un dispositif bien rôdé, générateur de valeur ajoutée pour le territoire, et nous avons vraiment l’envie de transférer cette méthode au plus grand nombre. Nous l’avons d’ailleurs déjà fait en Sarthe : Le Mans Innovation organise dorénavant son propre Challenge Compétences pour son département ! Le dispositif dépasse d’ailleurs largement nos frontières : Charlotte a récemment animé 2 webinaires au niveau européen pour promouvoir la démarche.


Et si Laval Mayenne Technopole faisait son propre Challenge Compétences ?

Charlotte Duval : Et bien nous l’avons déjà fait ! Nous avons fait participer notre boutique Neoshop, qui vendait les innovations de start-up que nous accompagnions. Les propositions ont vraiment été bluffantes. Avec la création d’une borne de réalité virtuelle et un système d’hologramme… La barre était haute !

L’innovation au service de convictions

Michèle PotardMichèle Potard, gérante de VMI (Ventilairsec Group), fait partie de ces figures que l’on peut qualifier de remarquables. Remarquable d’abord par le combat qu’elle mène avec conviction depuis des années pour une meilleure qualité de l’air dans nos habitats. Remarquable ensuite par les nombreux investissements qu’elle réalise avec ses équipes au service de ce combat. Remarquable, enfin, car elle compte parmi ces femmes encore trop peu nombreuses à la tête d’une entreprise industrielle, qu’elle dirige avec intelligence et bienveillance. Le point commun à tout ça ? L’innovation, sous toutes ses formes, qu’elle active en grande partie grâce à tous les leviers offerts par les acteurs régionaux du développement économique.

Rencontre avec cette chef d’entreprise passionnée et passionnante !

 


Pouvez-vous nous présenter votre entreprise, VMI, et sa raison d’être ?

Michèle Potard : VMI est une société née en 1986, spécialisée dans les systèmes de ventilation mécanique par insufflation (VMI), installée à Couëron, que j’ai la chance de diriger depuis 2006. Notre mission est on ne peut plus claire : offrir la meilleure qualité d’air intérieur aux habitants. Mais ce qui peut paraître simple aux premiers abords est en réalité extrêmement complexe ! Depuis des années, notre pays travaille à l’étanchéité et l’isolation des habitations, pour réaliser des économies d’énergie. D’un point de vue écologique c’est évidemment une très bonne chose. Mais on a simplement oublié un facteur de taille dans l’équation : à force d’isoler et d’étanchéifier les bâtiments, l’air intérieur ne se renouvelle pas suffisamment. Ainsi, la concentration de polluants dans les pièces de vie augmente et les conséquences sur la santé des habitants sont désastreuses : asthme, problèmes respiratoires…

La nécessité de renouveler l’air a été très fortement mise en valeur avec la COVID-19. Chez VMI, cela fait 35 ans que l’on se bat pour cette cause.


Vous parlez d’un combat, pourquoi ce terme ?

Michèle Potard : Parce que nous combattons réellement la dégradation de la qualité de l’air intérieur ! (Michèle Potard a d’ailleurs reçu la médaille de la légion d’honneur pour ce combat, ndlr). Depuis des années, les recherches scientifiques ont clairement démontré les conséquences sanitaires d’un renouvellement insuffisant de l’air sont plus qu’inquiétantes et qu’il faut agir en conséquence. Le coût sanitaire est énorme et pourtant, peu d’entre nous le sait : 19 milliards de dépenses de santé seraient liées à la pollution atmosphérique en intérieur. D’où l’urgence de bien renouveler l’air dans nos maisons en maîtrisant la quantité et la qualité !

Il n’est évidemment pas question d’opposer enjeu écologique et santé, le débat n’est pas là. Nous sommes d’ailleurs un acteur de la transition énergétique.

Mais il est en revanche nécessaire de proposer aux Français des solutions efficaces, et de combattre les nombreux préjugés autour des dépenses énergétiques liées à la ventilation. Qu’on se le dise, elles sont clairement en deçà de celles provoquées par nos ordinateurs !

Nous nous battons aussi contre l’immobilisme de la réglementation qui régit le secteur de la ventilation : elle date de 1982, sur la base d’études qui elles datent… d’avant-guerre !! Ce n’est plus possible. La règlementation doit être basée sur des exigences de performances de qualité de l’air.


Comment VMI arrive à résoudre l’équation Qualité de l’air x économies d’énergie ?

Michèle Potard : On utilise une arme terriblement efficace : l’innovation ! Plus sérieusement, ce sont des années d’investissement en R&D et une équipe de collaborateurs passionnés innovant au quotidien qui nous permettent aujourd’hui de proposer des solutions à l’efficacité prouvée. Par rapport à la traditionnelle VMC bien connue du grand public, la Ventilation Mécanique par Insufflation permet non seulement de renouveler l’air par l’apport d’air neuf, mais traite également cet air entrant, en le filtrant pour en supprimer les sources de pollution atmosphérique : particules fines, pollens, moisissures… Cet air « purifié » est ensuite insufflé à l’intérieur des habitats, réduisant considérablement les risques sanitaires.

Du fait que l’on maîtrise l’air entrant dans le logement, contrairement à la traditionnelle VMC, nous pouvons proposer à nos clients des solutions de préchauffage/rafraichissement de l’air en utilisant les énergies renouvelables ! Nous travaillons également chaque jour à optimiser la consommation énergétique de nos systèmes, en régulant le taux de renouvellement d’air au juste besoin. En effet, nos capteurs vont suivre, en instantanée, l’évolution du taux de CO2 et d’humidité ainsi que la température d’air et renvoyer l’information à la VMI qui va ajuster le débit d’air en fonction, en utilisant des algorithmes développés par notre équipe R&D. Par exemple, notre système s’adapte au rythme de vie des habitants : si vous recevez du monde à la maison, il renforcera son action, a contrario, il la diminuera en journée, quand tout le monde est au travail ou à l’école ! Nous étudions aussi activement des solutions de couplage ventilation / chauffage pour optimiser la consommation globale. Bref, nous innovons en permanence !


VMI est une PME de 37 personnes. Comment trouvez-vous les moyens d’innover autant ?

Michèle Potard : Nous avons toujours été et serons toujours une entreprise qui place l’innovation au cœur de sa stratégie. L’innovation, ce n’est pas uniquement une question de moyens, c’est avant tout un état d’esprit et des convictions. Nous avons fait le pari de créer un service R&D qui comprend aujourd’hui autant de collaborateurs qu’en production, parce que nous étions convaincus de la nécessité d’investir pour cet enjeu de société. Pari gagnant car aujourd’hui, nous connaissons une croissance à deux chiffres. Sur la question des moyens ensuite, nous nous appuyons vraiment sur l’accompagnement des acteurs du développement économique régionaux : la BPI notamment, mais aussi Solutions&co, l’agence de développement économique des Pays de la Loire et le Réseau de Développement de l’Innovation de la région. BPI Excellence nous accompagne depuis plus de 5 ans maintenant et nous faisons partie du programme d’accélération sur la transition énergétique, qui comme son nom l’indique, nous a réellement permis d’accélérer !

C’est dans ce cadre notamment que nous avons découvert le dispositif VTE (ndlr : VTE pour Volontariat Territorial en Entreprise. Pour plus d’information sur ce dispositif, rendez-vous ici : attirez et recrutez des jeunes talentueux grâce au VTE ! ) et plus particulièrement le VTE Vert. Cela nous a permis de recruter Arnaud, un jeune diplômé talentueux qui chaque jour contribue à la mission de VMI, en expérimentant nos systèmes dans les crèches et les écoles. Grâce au dispositif VTE nous avons aussi pu garder Nicolas à nos côtés une année de plus. Arrivé il y a 2 ans et demi chez nous en alternance, à la suite d’une reconversion, Nicolas pilote aujourd’hui toute la partie industrialisation / production. Des missions à forte responsabilité confiées à des jeunes impliqués et motivés, qui nous aident à avancer plus vite, plus loin.

La Région Pays de la Loire soutient vraiment et concrètement le monde économique et industriel : la valorisation très forte du dispositif national VTE ou encore de French Fab Challenge en est une des preuves. Je recommande sincèrement cette expérience à toutes les TPE / PME qui cherchent à innover, ou tout simplement à progresser. Si au départ, confier des missions stratégiques à des jeunes moins expérimentés peut faire peur, on en ressort finalement tous grandis : le volontaire d’abord, pour l’incroyable expérience qu’il en retire, mais indéniablement l’entreprise aussi, par l’apport d’un regard neuf et différent.

Industriels en Pays de la Loire : innovez avec l’ICAM

L’ICAM, école d’ingénieurs plurisdisciplinaires, est connue pour les liens très forts qu’elle tisse avec les entreprises, partout où elle est implantée sur le territoire. Sa mission : former des ingénieurs ouverts à toutes les sciences de l’ingénierie, dotés d’habilités multiples et animés par des valeurs humaines fortes, leur permettant de s’adapter très facilement dans des environnements multiples. Un défi de taille que l’ICAM relève pourtant haut la main : chaque année, de jeunes ingénieurs ouverts, conscients et engagés deviennent des hommes et des femmes clés au sein d’industries du territoire. Le secret de l’école : multiplier les terrains d’expérimentation, immerger au maximum les étudiants dans le monde industriel et leur permettre de relever des challenges réels et innovants au service des entreprises du territoire.

Rémi Chevret

 

 

Rémi Chevret, chargé de relation / services aux entreprises et ambassadeur de l’ICAM Ouest (Nantes, La Roche-sur-Yon et Vannes) nous explique.

 


Quels types de projets mettez-vous en place avec les industriels du territoire ?

Rémi Chevret : Notre accompagnement auprès des industriel est protéiforme. De la mise en place de projets collaboratifs innovants aux smart audits, en passant par la formation de leurs collaborateurs ou la mise à disposition de moyens humains, techniques, et technologiques, nous proposons des ressources uniques en fonction des problématiques rencontrées. Notre objectif est double : être un partenaire de la performance industrielle des PME, tout en ouvrant les portes du monde de l’entreprise à nos élèves.


Quels types de challenges proposez-vous dans la dynamique French Fab Challenge ?

Rémi Chevret : Nous proposons des challenges tout au long de l’année, selon des formats qui n’ont rien de figé : nombre d’élèves, durée, thématiques travaillées… seules comptent l’expérience vécue pour nos étudiants et les solutions apportées aux entreprises participantes. Et ça marche ! Chaque année, nous accompagnons entre 100 et 150 entreprises, quelle que soit leur taille (TPE, PME, PMI, startups, grands groupes…) et quel que soit le domaine de réflexion (low tech, économie circulaire, automatismes et procédés, énergies…). Nos étudiants, pilotés par les techniciens, les ingénieurs et les docteurs de l’ICAM, accompagnent ainsi concrètement les entreprises dans leurs évolutions : pour certaines, en impulsant un pas de côté, pour d’autres en leur permettant de bénéficier d’un regard neuf et innovant et, pour nombre d’entre elles, en mettant des projets concrets en place !


Des exemples de challenges relevés avec vos étudiants à nous citer ?

Rémi Chevret : Il y en a tellement ! Je pense à Trioworld pour qui nous avons travaillé sur un projet de simplification du processus de recyclage, avec de super résultats !  Sodistra évidemment, spécialisée dans les solutions isothermes pour le traitement et la ventilation d’air, pour qui nous avons mis au point un outil 3D de modélisation thermique et mécanique pour la mise en place de modèles de prévision, dans le but de capter de nouveaux marchés. Nous accompagnons aussi plein de startups. Par exemple, Berny, le premier service clé en main d’emballages réutilisables, MyBacchus, la startup nantaise Winetech… Des challenges passionnants et stimulants par leur diversité et leurs enjeux, tant pour nos étudiants, que pour les entreprises accompagnées !


Pour vous et l’ICAM, quelle est la définition d’un bon ingénieur ?

Rémi Chevret : Un ingénieur c’est avant tout un professionnel ayant des appétences et des compétences techniques et humaines pour résoudre des problèmes divers et apporter des solutions à des enjeux sociétaux et économiques. Et le bon ingénieur, c’est surtout celui ou celle qui est doté(e) d’une capacité d’adaptation et de résilience très développée. Les évolutions sont tellement nombreuses et rapides qu’il faut avoir suffisamment de compétences humaines pour savoir s’y adapter et y apporter des réponses pertinentes.

La théorie ou la technique ne peuvent, à elles-seules, préparer nos étudiants à cet univers mouvant. Le terrain et l’expérimentation en conditions réelles représentent alors la méthode la plus efficace. À l’ICAM, cela commence d’abord par des projets qui n’ont pas de liens directs avec l’ingénierie mais qui ont une forte dimension humaine : la réalisation d’actions sociales, humanitaires et solidaires fait partie intégrante du parcours. Viennent ensuite des stages obligatoires en production : nos étudiants, avant de prétendre pouvoir devenir ingénieurs, doivent d’abord comprendre ce qu’est réellement le travail en usine. Viennent enfin les projets encadrés et collectifs. C’est là où les liens les plus forts se créent avec les entreprises, à l’occasion de projets souvent innovants, toujours gagnant / gagnant.

 

Gautier, un French Faber dans l’âme !

Logo GautierGautier, c’est français et c’est sacré ! En témoignent la détermination et la persévérance de toute la famille pour faire vivre et développer l’entreprise depuis 1960, année de création de la marque par l’oncle et le père de l’actuel directeur général, David Soulard*. Une détermination aujourd’hui récompensée : plus de 800 collaborateurs, 125 millions d’euros de chiffres d’affaires, des produits exportés dans plus de 65 pays… le succès des meubles Gautier n’est plus à prouver !  Rencontre avec David Soulard, ambassadeur de la French Fab en Pays de la Loire et fervent acteur du Made in France.


« C’est beau quand c’est fait en France », « Meublez-vous français » … voici les premiers mots que l’on lit lorsqu’on arrive sur votre site Internet. Le made in France, c’est le positionnement de Gautier ?

David Soulard : C’est bien plus qu’un positionnement, c’est l’ADN de Gautier ! Nous sommes des ébénistes industriels qui fabriquons nos meubles avec passion dans nos 3 usines situées dans le bocage Vendéen. Même nos partenaires sont en grande partie des locaux et nous aimons à dire que nous sommes « des assembleurs de savoir-faire de proximité ». Nous avons opté pour cette stratégie depuis des années, même quand ce n’était pas à la mode. Pour notre entreprise, c’est gage de qualité, de proximité clients, et d’éco-responsabilité.

La crise du coronavirus a démontré toutes les faiblesses d’un système industriel trop fragmenté et a provoqué de nombreuses envies de relocalisation en France. J’en suis le premier ambassadeur et pourrais vous en démontrer les multiples vertus. Dernier exemple en date : la pénurie de bois. Grâce à nos relations de proximité et notre ancrage très local, nous avons pu continuer à produire, sans pâtir du manque de matières premières, en maintenant notre réactivité. C’est dans ces moments-là que nous sommes fiers d’avoir su maintenir notre outil industriel en France.


Côté business, c’est facile le Made in France ?

David Soulard : Oh que non ! Il faut une sacrée dose de convictions, d’investissements et l’adhésion de tout notre collectif de collaborateurs pour réussir à en faire un véritable atout différenciant. Même si aujourd’hui cela correspond aux aspirations des consommateurs, primo ce n’était pas le cas hier, et deuxio, il faut réussir à trouver le bon rapport qualité / origine / prix de marché. Et pour cela, la clé, c’est l’innovation. L’innovation à tous les niveaux ! Que ce soit la digitalisation de nos usines, l’éco-conception de nos produits, l’éco-responsabilité, et bien sûr, un management innovant et bienveillant.


Vous avez accepté d’être ambassadeur de la French Fab en Pays de la Loire. Pourquoi ?

David Soulard : Tout simplement parce que la French Fab est un excellent porte-drapeau de notre industrie à la française, et à plus d’un titre. D’abord, elle accompagne les acteurs industriels français dans le nécessaire virage stratégique à emprunter pour rester compétitifs et attractifs : la relocalisation en France par exemple, mais aussi la digitalisation de nos usines ou encore l’urgence d’adopter une démarche éco-responsable. À l’étranger, le label French Fab est aussi une caution de poids : l’origine française rassure et contribue à la préférence de marque. La French Fab est donc une formidable dynamique, en phase avec les valeurs de Gautier et à laquelle je suis heureux de contribuer.


Et quelles sont les actions concrètes mises en place par la French Fab Pays de la Loire au profit des industriels de la région ? 

David Soulard : Ça se matérialise de bien des manières. Par exemple, tous les 2 mois, nous organisons avec Solutions&co, l’agence de développement économique des Pays de la Loire et d’autres « fabers » des petits déjeuners sur des thématiques précises, comme la cybersécurité. Ces temps d’échanges sont précieux car ils permettent, au-delà d’acquérir de nouvelles connaissances / compétences, de partager nos problématiques, d’y trouver des solutions collectives et donc, de nous enrichir mutuellement.

Plus événementiel, nous avons réuni les French fabers des Pays de la Loire en octobre dernier aux Sables d’Olonne, à l’occasion du Vendée Globe. Une journée unique pour apprendre à mieux se connaître entre industriels de la région, faciliter le travail en commun mais aussi réfléchir de concert avec le Coq rouge de la French Tech, avec lequel il est indispensable que nous créions des synergies.

Et en parlant de synergies, il y aussi French Fab Challenge, une exclusivité French Fab des Pays de la Loire ! Cette dynamique a été mise en place pour faire se rapprocher industriels et étudiants, les talents de demain. Elle permet d’infuser au maximum la culture de l’innovation au sein de l’industrie française, mais aussi de travailler notre marque employeur auprès des jeunes. Et à mon sens, il y a une seule direction à prendre pour rendre l’industrie attractive à leurs yeux : les immerger dans notre univers. French Fab Challenge le permet et j’encourage toutes les PME industrielles à y participer ! D’autres voies existent aussi, comme l’apprentissage, les stages ou encore le dispositif VTE. Chez Gautier, nous avons une forte culture de l’alternance, avec un goût très prononcé pour la transmission de nos savoir-faire à la nouvelle génération. Nos portes sont grandes ouvertes !

* Pour découvrir cette success story familiale, rdv sur ce super article de BPI France.

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