Industriels : utilisez le CDM pour gagner le quart d’heure d’avance !
Fabien Arignon est Directeur de SITIA, une PME industrielle de Loire-Atlantique en pleine croissance, reconnue historiquement pour son expertise en ingénierie en bancs d’essais pour les laboratoires industriels et centres techniques. Convaincu qu’innover en permanence est la meilleure des stratégies pour gagner et garder « le quart d’heure d’avance », cet industriel passionné n’a cessé de le faire depuis qu’il a pris la tête de l’entreprise. C’est d’ailleurs ainsi qu’il a mené SITIA, avec ses équipes, vers de nouveaux marchés très profitables. Cette foi en l’innovation, il la partage avec un collectif d’industriels ligériens au sein du CDM, le Comité de Développement de l’industrie Manufacturière, dont il est le Président. Fabien Arignon nous explique comment le CDM nourrit continuellement la stratégie de SITIA et pourquoi il invite le maximum de ses homologues industriels à rejoindre le collectif.
Qu’est-ce que le CDM apporte aux industriels des Pays de la Loire ?
La mission du CDM se résume très simplement : partager aux dirigeants d’entreprises industrielles les signaux qui vont impacter leur stratégie à court, moyen et long terme. D’abord en menant des études prospectives à forte valeur ajoutée. Tous les 6 mois, nous collectons des signaux faibles auprès d’un panel d’industriels et d’experts de la société civile, directement sur le terrain. L’analyse du cumul de ces ressentis nous permet de faire émerger de grandes tendances dont la justesse est souvent bluffante. L’étude du dernier semestre 2021par exemple faisait déjà ressortir de fortes tensions géopolitiques avec la Russie, les pénuries, les différentes crises énergétiques… ce que nous vivons actuellement en fait !
Savoir en avance permet d’anticiper, et anticiper permet de gagner et garder ce fameux quart d’heure d’avance…
Le CDM offre aussi des moments très inspirants entre chefs d’entreprises industrielles. Nous vivons tous les mêmes problématiques : en nous réunissant, en partageant nos idées, nos expériences, on trouve forcément des solutions beaucoup plus efficaces, beaucoup plus rapidement. Ces rencontres sont aussi l’occasion de prendre de la hauteur, de s’offrir un temps de pause régénérant dans un quotidien où « on a souvent la tête dans le guidon ».
Vous servez-vous des apports du CDM dans la stratégie de SITIA ?
Bien sûr, c’est un outil génial pour innover et j’en ai la preuve parfaite ! Depuis 2015, nous cherchons à diversifier nos marchés, pour multiplier les relais de croissance de SITIA et ne pas être dépendants de tel ou tel secteur d’activité. Concrètement, nous investissons continuellement dans la recherche et l’innovation pour mettre au point des solutions durables, de haute technicité, génératrices de valeur ajoutée.
De cette stratégie est né TREKTOR : le 1er tracteur autonome hybride au service des agriculteurs du monde entier, qui connaît aujourd’hui un très fort succès. Les études prospectives du CDM nous ont, entre autres bien sûr, incités à investir ce marché. À l’époque, nous travaillions sur l’usine du futur au sens large. Nous avons par exemple étudié les cobots, une solution dont la durabilité ne nous a pas semblé assez forte pour les industries. Nous avons continué nos investigations sur d’autres terrains, nous sentions qu’il y avait quelque chose à faire dans la robotique mobile. Il y avait à l’époque un fort engouement pour les véhicules autonomes grand public, mais un ensemble d’indicateurs du CDM nous prouvait que leur industrialisation n’était pas pour demain et ce n’était pas pour SITIA… et qu’il valait mieux se tourner sur le off road. On a alors choisi marché agricole : un secteur très technophile, en recherche de solutions techniques pour pallier la pénibilité et le manque de main d’œuvre… On savait également que le coût de l’énergie allait immanquablement grimper, celui de la main d’œuvre aussi, et que, dans le même temps le prix des capteurs des robots autonomes allait baisser… rendant un robot autonome hybride plus qu’intéressant ! On y est allé, et on peut dire aujourd’hui que le pari est gagné. Avec les signaux faibles et la prospective du CDM, nos intuitions ont été renforcées.
Que diriez-vous aux chefs d’entreprises industrielles pour les inciter à vous rejoindre ?
Que la prospective est un outil stratégique incroyable, qu’échanger avec des pairs ne peut que faire du bien… et qu’il serait dommage de s’en passer ! Nous cherchons d’ailleurs à faire évoluer le modèle économique du CDM pour le rendre accessible au plus grand nombre : la prospective est un outil de bien commun dont chacun devrait pouvoir s’emparer pour faire grandir son entreprise. Le monde d’aujourd’hui, ses changements, ses urgences imposent constamment aux entreprises de s’adapter, de se transformer, renforçant parfois l’isolement des dirigeants. Le CDM offre un espace de respiration, de prise de hauteur, un lieu où partager, apprendre, s’inspirer, co-construire. Et tout le monde est le bienvenu !
En juin dernier, nous avons réuni des acteurs de la Tech et de la Fab, pour partager les résultats de la dernière étude prospective, profiter de l’intervention d’experts inspirants, créer des synergies… Les échanges ont été plus que fertiles et les retours très positifs, ce qui nous pousse à vouloir croiser encore plus les publics : start-up, PME, ETI, grands groupes… On a tous besoin des uns et des autres pour avancer. Et à ceux qui me diraient « qu’ils voudraient bien rejoindre le CDM, mais qu’ils n’ont pas le temps », je leur répondrais de manière très pragmatique : alors venez, la balance « temps gagné sur la gestion de votre entreprise sur temps investi au CDM » sera forcément en votre faveur !
À propos du CDM
Le CDM est un collectif d’une centaine de chefs d’entreprises industriels, soutenu financièrement par le Fonds FEDER (Fonds européen de développement régional) de la Région et le Conseil régional des Pays de la Loire. Il opère en partenariat avec le Cetim, l’UIMM, la FIM, Polyvia et la CCI Pays de la Loire.
